TOKYO, 20 décembre (Reuters) - Le Japon condamne fermement l'attaque informatique subie par Sony Pictures Entertainment et imputée à la Corée du Nord par les Etats-Unis, a déclaré samedi une porte-parole du ministère japonais des Affaires étrangères.

Les autorités japonaises sont en contact étroit avec Washington au sujet de cette affaire mais elles ne pensent pas qu'elle aura un impact direct sur leurs discussions avec la Corée du Nord à propos des ressortissants japonais enlevés il y a plusieurs décennies par des agents nord-coréens, a-t-elle ajouté.

"Le Japon reconnaît que cette attaque informatique est une question grave qui touche à la sécurité nationale et nous condamnons fermement ce piratage", a dit la porte-parole, interrogée au téléphone par Reuters.

"Nous ne pensons pas que cela aura le moindre impact direct sur les consultations entre le Japon et la Corée du Nord et nous continuons d'exiger que la Corée du Nord procède rapidement à des recherches (au sujet des personnes disparues) et nous exigeons qu'un compte-rendu rapide soit livré au Japon sur les résultats de cette enquête."

Filiale du groupe japonais Sony, le studio hollywoodien Sony Pictures Entertainment a renoncé à diffuser en salles le film "The Interview", comme l'exigeaient les pirates informatiques.

"The Interview", dont la sortie aux Etats-Unis était programmée le 25 décembre, est une comédie dans laquelle les acteurs Seth Rogen et James Franco incarnent des journalistes recrutés par la CIA afin d'assassiner le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un.

Les pirates responsables de l'attaque du système informatique de Sony Pictures, qui se présentent sous le nom des "Gardiens de la paix" (GOP), exigeaient son retrait, tandis que la Corée du Nord avait vu dans ce film un "acte de guerre" tout en démentant être mêlée au piratage de Sony. (Linda Sieg; Bertrand Boucey pour le service français)