Stallergenes a réalisé en 2014 des résultats solides, bien accueillis par les analystes. Mais aujourd'hui, ce ne sont pas les comptes de la société de biotechnologie française qui suscitent l'intérêt mais son avenir. Sous ce nom, le groupe vit en effet sans doute ses dernières semaines de cotation à la Bourse de Paris. Son actionnaire principal, Ares Life Sciences, a surpris les analystes hier soir en annonçant son projet de regrouper les activités de Stallergenes (dont il détient 77% du capital) et celles de Greer, dont il détient 100% du capital au sein d'Ares Allergy Holding PLC.

Greer est le leader du marché américain de l'immunothérapie allergénique avec un chiffre d'affaires d'environ 80 millions d'euros, soit une part de marché de 52%. C'est lui qui distribue l'Oralair du groupe français outre-Atlantique.

La nouvelle entité Ares Allergy Holding PLC, basée à Londres, serait cotée sur Euronext Paris et Ares Life Sciences en détiendrait 86%. Les actionnaires de Stallergenes se verraient offrir une action Ares Allergy Holding pour une action Stallergenes dans le cadre d'une fusion transfrontalière et Stallergenes serait radiée de la cote.

Dans le cadre de cette opération, Stallergenes serait valorisé 1,5 fois Greer, donnant une participation respective de 60% et 40% dans le nouvel ensemble.

Ce projet, visant à créer un leader mondial de l'immunothérapie allergénique réalisant un chiffre d'affaires de 330 millions d'euros, est soutenu par le conseil d'administration de Stallergenes.

Le marché en revanche est dubitatif : le titre décroche de 7,06% à 54 euros. D'une même voix, les analystes (Gilbert Dupont, Portzamparc, CM-CIC, Oddo et Société Générale) s'interrogent sur les termes d'un deal qui valorise Stallergenes sur la base de 1,5 Greer alors que le chiffre d'affaires de Stallergenes est le triple de celui de Greer.

Par ailleurs, certains doutent de l'intérêt pour les minoritaires de devenir actionnaires d'une société britannique, cotée à Paris, dotée d'un flottant très limité. Lors de la réunion analystes du 6 mars prochain, les dirigeants d'Ares Life Sciences devront se montrer convaincants.

(P-J.L)