Singapour (awp/afp) - Deux banques britanniques ont été condamnées vendredi à des amendes par l'Autorité monétaire de Singapour, pour blanchiment d'argent dans le cadre de l'énorme scandale politico-financier 1MDB en Malaisie, quelques mois après des sanctions semblables infligées à des banques suisses.

Standard Chartered Bank devra payer une amende de 5,2 millions de dollars de Singapour et Coutts Bank 2,4 millions de dollars de Singapour pour infraction à la législation sur la lutte contre le blanchiment d'argent, a indiqué l'Autorité monétaire de Singapour (MAS) dans un communiqué.

Un contrôle effectué chez Standard Chartered Bank a révélé des "défaillances significatives" dans les mesures de vigilance nécessaires, a précisé MAS.

Coutts Bank, dont une partie des activités a été rachetée en 2015 par Union Bancaire Privée (UBP), a été sanctionnée pour un manque de vigilance à l'égard de clients qualifiés de "personnes politiquement exposées", une expression utilisée pour les personnes en relations étroites avec des gouvernements. Dans une prise de position, UBP souligne vendredi qu'elle n'a pas hérité des litiges légaux de Coutts.

La MAS va par ailleurs interdire à l'ancien banquier de Goldman Sachs, Tim Leissner, de travailler dans la sphère financière à Singapour pendant 10 ans, citant de fausses déclarations dans le cadre de comptes bancaires liés à 1MBD.

Ces sanctions interviennent après la condamnation d'un ancien directeur général de la banque suisse BSI en novembre à Singapour à quatre mois et demi de prison. Celui-ci est ainsi devenu le premier condamné dans le cadre du sandale 1MDB.

En juillet, les banques suisses UBS et Falcon Bank avaient elle aussi été sanctionnées financièrement à Singapour pour des manquements dans la lutte contre le blanchiment d'argent, dans l'affaire 1MDB.

Ce scandale politico-financier de détournements de fonds, qui a éclaté il y a plus d'un an, a fini par atteindre le chef du gouvernement malaisien, Najib Razak, après des révélations du Wall Street Journal selon lesquelles il aurait perçu un milliard de dollars de financements liés au fonds souverain 1MDB, créé à son arrivée au pouvoir en 2009 et endetté aujourd'hui à hauteur de 10 milliards d'euros. Najib Razak et 1MDB ont toujours nié avoir commis tout acte répréhensible.

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