Londres (awp/afp) - La banque britannique Standard Chartered a reconnu mardi être visée par une enquête pour corruption des autorités américaines, confirmant une information du Wall Street Journal sur l'implication présumée d'une de ses filiales en Indonésie.

"Standard Chartered prend très au sérieux ces accusations d'irrégularités dans une entreprise où nous avons investi. Nous avons pris l'initiative de faire état de cette question aux autorités adéquates et avons conduit notre propre examen" des faits incriminés, a répondu à l'AFP la banque dans un communiqué.

Le Wall Street Journal a rapporté que le Département américain à la Justice enquêtait sur des faits de corruptions reprochés à l'entreprise indonésienne Maxpower. Citant un audit interne à cette société, le journal a assuré que des paiements en liquide de plus de 750.000 dollars avaient été effectués par des employés de Maxpower à des officiels indonésiens en 2014 et 2015, entre autres.

Standard Chartered a commencé à investir dans cette entreprise en 2012 et a placé des représentants au sein de son conseil d'administration.

Aucune réaction n'a pu être obtenue dans l'immédiat de Maxpower en Indonésie.

Une source américaine proche du dossier a en revanche précisé à l'AFP que l'enquête devrait déterminer si Standard Chartered, via ses représentants au conseil d'administration, était au courant du versement supposé de pots de vin dans le but de remporter des appels d'offres.

Les investigations devront aussi déterminer pourquoi les procédures de contrôle et d'alerte de la banque n'ont pas correctement fonctionné.

L'un des gros enjeux de cette enquête, selon cette source, consistera à déterminer si Standard Chartered a violé ses engagements pris en 2012 devant la justice américaine sur l'amélioration de ses procédures de contrôle contre le blanchiment d'argent.

Standard Chartered avait écopé à l'époque de 667 millions de dollars d'amende pour avoir conduit des opérations financières avec des pays visés par des sanctions américaines comme l'Iran, la Birmanie, la Libye et le Soudan.

La banque fait aussi l'objet de deux enquêtes de la part du régulateur financier britannique (FCA) en lien avec l'application de sanctions internationales envers des pays tiers et des questions de blanchiment d'argent.

Basée à Londres mais active principalement dans les pays émergents et notamment en Asie, la banque est en pleine restructuration depuis l'arrivée à la direction générale en juin 2015 de Bill Winters, un ancien de JPMorgan, qui avait remplacé Peter Sands, en poste depuis 2006. La banque, qui a subi l'an passé une perte nette de 2,36 milliards de dollars, avait annoncé alors la suppression de 15.000 emplois.

afp/rp