New York (awp/afp) - La chaîne de cafés américaine Starbucks a annoncé jeudi le départ de Howard Schultz, son charismatique PDG, une démission inattendue qui a pris de court les marchés financiers.

M. Schultz, 63 ans, qui ne coupe pas les liens avec l'entreprise, s'est illustré ces derniers mois par ses prises de position politiques et le soutien apporté aux salariés américains réclamant une augmentation du salaire minimum à 15 dollars de l'heure.

Proche du parti démocrate, il a soutenu Hillary Clinton pendant la campagne électorale mais a écarté toute idée de briguer un mandat politique.

Il quittera ses fonctions opérationnelles le 3 avril mais gardera le poste de président exécutif du conseil d'administration où il sera en charge de l'innovation et de réfléchir au développement d'une offre de cafés haut de gamme (Starbucks Reserve) destinée à redonner un coup de frais à la marque et à contrer l'érosion de la fréquentation.

Starbucks prévoit d'en ouvrir de 20 à 30 dans les prochaines années pour essayer de séduire les consommateurs.

"Je vais me concentrer sur la nouvelle phase d'innovation de Starbucks", explique M. Schultz, cité dans le communiqué, sans dire s'il a été poussé à la démission ou pas. Il sera remplacé par Kevin Johnson, son numéro 2.

Howard Schultz, qui a rejoint Starbucks en 1982 en tant que directeur commercial est considéré comme l'artisan du succès mondial de la chaîne de cafés qu'il avait déjà quittée en 1986 suite à des dissensions avec les propriétaires.

Il avait ensuite monté sa propre entreprise, Il Giornale, avant de racheter par la suite les parts des propriétaires de Starbucks, créé en 1971. Depuis il n'a eu de cesse de développer l'entreprise, qui exploite aujourd'hui plus de 25.000 cafés à travers le monde.

A Wall Street, l'action perdait 3,35% à 56,55 dollars vers 21H40 GMT dans les échanges suivant la clôture de la séance, les investisseurs s'interrogeant sur l'avenir du groupe car Howard Schultz est le visage de Starbucks depuis des décennies.

afp/rp