A l'occasion d'une journée investisseurs à Londres, le groupe franco-italien a également affiné ses prévisions financières pour le deuxième trimestre et promis un retour durable à la croissance des revenus courant 2015.

Malgré une restructuration et un programme de réductions de coûts, le numérique, l'un des cinq métiers du groupe, a encore vu son chiffre d'affaires dégringoler de plus de 25% au premier trimestre.

Déficitaire, la division DPG (Digital Product Group), qui représente 15% des revenus du groupe, a notamment souffert du report et de l'annulation de projets, en particulier dans les "boxes" haut de gamme offrant une définition "4K" dont le déploiement est plus lent que prévu.

"Le statu quo n'est plus tenable", a déclaré le dirigeant du fabricant Carlo Bozotti lors de la réunion organisée à Londres.

"Ces pertes sont inacceptables. Le problème doit être réglé et nous étudions les options", a-t-il ajouté, sans préciser si une vente figurait parmi les scénarii à l'étude.

CONFIANT POUR LE 2E SEMESTRE

Les investisseurs s'interrogent de longue date sur l'avenir de la division numérique, STM étant l'un des rares fabricants de puces à avoir conservé une présence dans le numérique à la différence de ses plus grands rivaux comme Texas Instruments ou Infineon, soulignent les analystes d'Exane BNP Paribas dans une note diffusée peu avant la journée investisseurs.

"Il sera important de restaurer la confiance des investisseurs avec un message clair sur la stratégie du groupe et les mesures prises pour faire face à des enjeux structurels, à savoir l'avenir de la division numérique, devenue une source d'inquiétude pour les investisseurs comme le fût STE par le passé", soulignaient les analystes en faisant référence à la coentreprise de STM dans le mobile dont il a fini par se désengager.

Devant les investisseurs, le fabricant a par ailleurs précisé ses prévisions pour le trimestre en cours et s'est montré confiant pour la deuxième partie de l'année, lors de laquelle il espère davantage profiter de l'appréciation du dollar.

Pour son deuxième trimestre, il anticipe un chiffre d'affaires en progression d'environ 3,5%, dans le milieu de la fourchette comprise entre 0 et +7% qu'il avait communiquée il y a deux semaines. Le groupe prévoit par ailleurs une marge brute aux environs de 33,8%.

(Gwénaëlle Barzic et Matthias Blamont pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)

par Eric Auchard