Bâle (awp) - Le producteur d'implants et prothèses dentaires Straumann a vu ses ventes prendre l'ascenseur sur le premier semestre 2016 et affiche des ambitions relevées pour l'ensemble de l'exercice. Ajustée des handicaps comptables qui avaient plombé la base de comparaison, la rentabilité s'est envolée de près d'un tiers, détaille mardi le rapport intermédiaire. L'entreprise annonce par ailleurs la reprise d'un concurrent en Inde, un marché présenté comme prometteur.

Le chiffre d'affaires affiche une croissance de 16% à 461 mio CHF, moyennant une progression de plus de 10% sur l'ensemble des débouchés et segments d'activité du groupe bâlois. Le bénéfice brut publié a bondi de 19,6% à 361,2 mio CHF et l'excédent d'exploitation avant charges d'intérêts et impôts (Ebit) de 38,3% à 114,4 mio CHF. Le bénéfice net a atteint 134,9 mio CHF, contre une perte de 0,7 mio CHF sur la base de comparaison. Hors effet des reports d'impôts au Brésil, la progression de la rentabilité nette atteint 30,1% à 94,5 mio CHF.

La direction relève ses ambitions de croissance pour l'ensemble de l'exercice à un peu plus de 10%, contre un peu moins jusqu'à présent, et confirme viser une extension de la rentabilité opérationnelle.

FACTEURS EXCEPTIONNELS

La société rhénane rappelle avoir inscrit sur le premier semestre de l'an dernier des charges exceptionnelles nettes de 73 mio CHF liées à la reprise de Neodent, tandis que la première moitié de 2016 a profité d'un report d'impôts devisé à 41 mio CHF. La perte sur les participations de Straumann dans ses partenaires a été divisée par sept, à 1 mio CHF.

La performance affichée s'établit dans le haut voire au delà des projections des analystes consultés par AWP, qui anticipaient en moyenne un produit des ventes de 453,1 mio CHF, un bénéfice brut de 358,0 mio, un Ebit de 114,0 mio et un bénéfice net de 94,9 mio.

Principal débouché de Straumann, la zone Europe/Moyen-Orient/Afrique (EMEA) a dégagé la croissance la plus modeste, de 12,1% tout de même à 216,1 mio CHF. La contribution nord-américaine s'est enrobée de 18,2% à 126,5 mio CHF et celle de l'Asie-Pacifique a décollé de 24,6% à 75,2 mio CHF. Les ventes en Amérique latine se sont étoffées de 14,0% à 34,4 mio CHF.

Les implants ont représenté le premier moteur de croissance des ventes, a indiqué en conférence de presse Marco Gadola.

RACHAT DE L'INDIEN EQUINOX

Simultanément à ses résultats semestriels, le spécialiste des techniques dentaires a annoncé la reprise du concurrent indien Equinox pour un montant non dévoilé. Equinox est essentiellement actif sur le sous-continent, avec quelque 14% de parts de marché et dispose de débouchés mineurs en Asie, Afrique et au Moyen-Orient. Le fondateur de la société indienne, Shavir Nooryezdan, prendra la direction des activités locales de Straumann.

Straumann ne génère pour l'heure aucun chiffre d'affaires en Inde, bien que l'entreprise y dispose d'une représentation, a précisé le grand patron. M. Gadola perçoit un "énorme potentiel" sur ce marché, où il compte en outre constituer une base arrière pour les pays périphériques.

Le conseil d'administration propose par ailleurs l'élection en son sein de Regula Walliman en remplacement de Stefan Meister, dont le départ avait été communiqué en mai dernier.

Les analystes saluent dans l'ensemble des ventes sensiblement supérieures à leurs attentes, mais relèvent que la copie rendue a également bénéficié d'artifices comptables. UBS souligne que les frais d'exploitation et investissements dans la croissance ont bridé la rentabilité. La performance n'en demeure pas moins honorable et les recommandations d'achat demeurent de mise dans une majorité de cas.

La reprise d'Equinox doit ouvrir à Straumann les portes d'un marché encore largement inexploité. La Banque cantonale de Zurich (ZKB) suppute à ce propos un prix d'acquisition inférieur à 10 mio CHF.

A 11h09, la nominative Straumann s'adjugeait 1,7% à 406,25 CHF, après avoir franchi les 412 CHF en entame de séance et dans un SPI en petite hausse de 0,37%.

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