Londres (awp/afp) - Le sucre a baissé cette semaine alors que la récolte brésilienne a augmenté, le café s'est stabilisé autour de plus haut en un mois pour l'arabica tandis que le cacao a repris de la valeur.

- Le sucre fond -

Le prix de la tonne de sucre blanc a atteint mercredi 379,60 dollars à Londres, à son plus bas depuis un an et demi.

Sur la première quinzaine de juillet, la quantité de canne à sucre traitée en sucre dans la principale région productrice du Brésil, le Centre-Sud, a gagné 1,59% par rapport à la même période l'an dernier, à 47,83 millions de tonnes, selon l'Union brésilienne de l'industrie de canne à sucre (Unica).

"La récolte était moins fructueuse que celle de l'année précédente jusqu'à présent, mais ce rapport de l'Unica montre que la tendance c'est au moins momentanément inversée sur la dernière quinzaine", a noté Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

"La baisse des prix s'explique par les données de l'Unica, mais aussi car, selon des informations de presse, la taxe supplémentaire sur l'essence qui était envisagée ne serait pas légale", a commenté Tom Kujawa, analyste chez Sucden.

Une hausse du prix de l'essence ferait augmenter la demande d'ethanol, poussant les transformateurs de canne à sucre à préférer le carburant au sucre.

- Le café infesté -

Après une semaine volatile, les prix du café se sont stabilisés autour de leur niveau de la semaine dernière, l'arabica s'inscrivant en nette hausse sur l'ensemble du mois.

"Le robusta a été très recherché dans les derniers mois, mais l'arabica semble enfin avoir passé un cap et a gagné plus de 10% en un mois. La récolte moins abondante que prévu au Brésil, premier producteur mondial, ainsi que la hausse du réal, profitent à l'arabica", ont noté les analystes de Commerzbank.

Les vendeurs d'arabica sur les marchés internationaux sont payés en dollar pour leur café et doivent ensuite changer les billets verts en devise locale, et préfèrent donc attendre que le dollar soit plus fort face au réal pour encaisser des bénéfices plus élevés.

"Selon des informations de presse, des insectes infestent une grande partie des principales zones de récolte au Brésil, et 5 à 30% de la récolte pourrait être affectée", ont également noté les analystes de Commerzbank.

"Il s'agit de la conséquence de l'interdiction d'un pesticide qui était jusqu'à présent utilisé pour combattre cet insecte nuisible", ont-ils ajouté.

- Risque sur l'offre de cacao -

La tonne de cacao a atteint vendredi son plus haut niveau en un mois et demi, à 1.576 livres sterling à Londres et à 2.023 dollars à New York.

"Le marché reste hésitant. La Côte d'Ivoire (premier producteur mondial, ndlr) a eu une récolte énorme cette année, et la deuxième récolte qui commencera cette automne est attendue en hausse également", a commenté Jack Scoville.

"Le scepticisme des investisseurs est compréhensible, mais selon nous, les craintes liées à une récolte trop abondante sont déjà prises en compte dans les prix", ont argué les analystes de Commerzbank.

"Nous estimons que les marchés ne prennent pas assez en compte les risques qui pèsent sur l'offre, comme le manque d'investissement et les conditions précaires auxquelles font face les fermiers, sans compter le risque de tensions politiques en Côte d'Ivoire", ont-ils énuméré.

Le prix du cacao a perdu 8% à Londres et 4% à New York depuis le début de l'année, et près de 30% sur les deux cotations depuis un an.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en septembre valait 2.129 dollars vendredi à 11H30 GMT, contre 2.140 dollars le vendredi précédent à 11H00 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en septembre valait 135,55 cents, contre 135,10 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en octobre valait 388,40 dollars, contre 398,20 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en octobre valait 14,24 cents, contre 14,51 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en septembre valait 1.575 livres sterling, contre 1.545 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en septembre valait 2.024 dollars, contre 1.949 dollars sept jours plus tôt.

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