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RABAT (awp/afp) - La ville marocaine de Casablanca a résilié vendredi le contrat de collecte des déchets ménagers qui la liait depuis 2014 à Sita Blanca, filiale du groupe français Suez Environnement.

La décision a été votée par 68 membres, contre 8 abstentions, au terme d'une session extraordinaire du Conseil municipal de la ville, qui compte 80 élus, a rapporté l'agence officielle MAP.

Le maire de la ville Abdelaziz El Omari, cité par la MAP, a qualifié cette décision "d'historique et audacieuse".

Cette rupture fait suite à plusieurs mois de tensions entre le Conseil et la société Sita Blanca, alors que les habitants de Casablanca n'ont cessé ces derniers mois de se plaindre, notamment sur les réseaux sociaux, de la gestion des ordures dans leur ville.

Un audit réalisé récemment à la demande des élus locaux a conclu à de nombreux "manquements" de la part de Sita Blanca, qui se partageait jusqu'alors la collecte des déchets ménagers dans la métropole économique du royaume avec Averda Casa, filiale du groupe libanais du même nom.

Le Conseil reproche également à la filiale groupe de gestion de l'eau et des déchets Suez de ne pas avoir tenu ses engagements, notamment en matière d'investissement et d'acquisition de matériels.

Il a multiplié les pénalités à son encontre, participant à accentuer les pertes essuyées par Sita Blanca, estimée à 130 millions de dirhams (12 millions d'euros) en trois ans, alors que son contrat courait jusqu'en 2021.

Cette décision est dictée par "la nécessite de mettre fin à la dégradation de la propreté" à Casablanca (ville de 4 millions d'habitants), a affirmé l'adjoint au maire de Casablanca Mohamed Haddadi.

"Plus de 200 infractions sont relevées quotidiennement à cause du non respect du cahier des charges, a-t-il ajouté.

La filiale de Suez sera provisoirement remplacée par Casa prestations, une société locale semi-publique, en attendant la désignation d'un nouveau prestataire.

Dans un communiqué transmis vendredi soir à l'AFP, Suez a dit "prendre acte" de cette décision et a assuré que sa filiale "continuera d'assurer la continuité des services jusqu'à leur reprise par la Ville de Casablanca, dans le souci de préserver l'intérêt des Casablancais, des salariés et des fournisseurs".

Le groupe a rappelé avoir, depuis 2004, "modernisé le service (...), mis en place un service spécifique de collecte dans l'ancienne médina", avoir "recruté environ 1.000 personnes" et "investi 20 millions d'euros", avec notamment "la mise en service d'une flotte de 195 véhicules".

"Malgré tous ces efforts, des difficultés sont apparues compte tenu des besoins grandissants de la ville et des pratiques d'une partie des habitants qui n'a pas permis d'atteindre les objectifs de collecte attendus", explique Suez, qui met en avant "les difficultés de paiement de la Ville" qui ont "constitué une dette dans les comptes de Sita Blanca".

Sita Blanca dit enfin "avoir saisi de façon régulière" l'autorité compétente et regrette que ce processus "n'ait pas abouti à son terme, malgré les efforts de dialogue (...)".

Suez Environnement est l'un des principaux délégataires de services publics au royaume, à travers de nombreuses filiales implantées dans plusieurs villes, dont la plus importantes est la Lydec, qui gère les services d'eau, d'électricité, d'assainissement et d'éclairage public à Casablanca depuis 1997.

Implanté depuis plus d'un siècle dans le royaume, le groupe y réalise un chiffre d'affaires annuel de 700 millions d'euros et y emploie près de 8.000 personnes.

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