Paris (awp/afp) - Suez a commencé à voir les effets de ses efforts de réductions de coûts au troisième trimestre, avec des résultats en hausse, et a confirmé qu'ils allaient s'accélérer avec la suppression envisagée d'un maximum de 600 postes sur ses fonctions support.

"Nous sommes dans une logique de transformation pour être plus efficace", a affirmé Christophe Cros, directeur financier du spécialiste de la gestion de l'eau et des déchets dans une conférence téléphonique, en détaillant les nouveaux efforts que le groupe avait en partie annoncés cet été.

Outre 30 millions d'euros de réductions de coûts supplémentaires cette année, pour atteindre 180 millions d'euros, Suez veut supprimer plusieurs centaines de postes sur ses fonctions support.

"A terme, il y aura probablement de l'ordre d'au maximum 600 postes de travail dans ces fonctions qui auront été supprimés", a indiqué M. Cros, précisant qu'il n'y aurait pas de départs contraints, mais des mobilités internes et des départs volontaires.

Ces 600 postes représentent plus de 15% des effectifs actuels des fonctions transverses (informatique, gestion, commercial, etc..) de Suez en France, qui s'élèvent à 3.700 personnes, sur les 33.000 salariés du groupe dans l'Hexagone.

A cela s'ajoute une "réduction des frais externes, c'est-à-dire les activités de sous-traitance de prestations de service", a-t-il ajouté, précisant qu'elles contribueront aux économies "dans une proportion qui sera significative".

"Dès 2017, ce plan génèrera 40 millions d'euros d'économies en année pleine", a indiqué Suez dans un communiqué.

Les réductions de coûts -- 123 millions d'euros réalisés depuis janvier -- ajoutées au dynamisme de l'activité à l'international, ont commencé à porter leurs fruits au troisième trimestre.

Après un repli sur le semestre, le bénéfice opérationnel (ebit) a progressé de 2,5% sur les neuf premiers mois de l'année à 932 millions d'euros, tout comme la rentabilité opérationnelle qui est passée de 8,2% à 8,3%.

Le chiffre d'affaires de Suez a crû également de 1,2% à 11,22 milliards d'euros.

- L'international reste moteur -

A périmètre et taux de change constant, critère retenu par le groupe pour ses objectifs, la progression du bénéfice opérationnel atteint 0,4% et celle du chiffre d'affaires 1,4%.

Ces résultats sont "en ligne avec nos objectifs annuels", a commenté Jean-Louis Chaussade, directeur général de Suez, cité dans le communiqué.

Suez vise en 2016 une croissance organique du chiffre d'affaires supérieure ou égale à 2% et une croissance organique de l'ebit au moins supérieure à celle du chiffre d'affaires.

Le groupe est "à la moitié du chemin", ont commenté les analystes de Bryan Garnier dans une note, jugeant que l'objectif est "atteignable étant donné la forte contribution" du programme de réduction de coût et "l'impact positif de les mises en service de nouvelles usines de traitement de déchets" attendues au quatrième trimestre.

"La croissance de nos activités demeure solide, malgré la persistance d'un contexte macroéconomique maussade en France", a justifié M. Chaussade.

Depuis le début de l'année, l'activité est en effet portée par l'international (+6,3% en organique), notamment grâce à de nouveaux contrats dans la zone Afrique/Moyen Orient et en Asie.

La branche Recyclage et Valorisation Europe est stable en organique (+0,1%), pénalisée par la baisse du prix des matières premières et malgré la petite hausse des volumes traités.

L'activité Eau Europe continue de souffrir de la baisse des volumes vendus en France, de la fin du contrat de Lille, et de la faible inflation.

Ces résultats et ces annonces étaient salués à la Bourse de Paris, l'action Suez progressant de 1,73% à 14,39 euros à 9H40, dans un marché (SBF 120) en repli de 0,28%.

afp/rp