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PARIS (awp/afp) - L'Etat n'est pas encore intervenu auprès des sociétés d'autoroutes afin d'obtenir la gratuité des péages pour les voitures électriques, a indiqué samedi à l'AFP une source proche du dossier, en relevant la difficulté de mettre en oeuvre un tel dispositif.

 

Plus tôt, la ministre de l'Environnement Ségolène Royal a présenté une série de mesures dans la foulée d'un pic de pollution atmosphérique, parmi lesquelles l'extension aux utilitaires légers d'un bonus pour l'achat de modèles électriques.

 

"J'ai demandé aussi aux sociétés d'autoroute la gratuité des péages pour les véhicules électriques", a précisé Mme Royal. "C'est en discussion," a-t-elle déclaré à l'AFP.

 

Mais selon la source proche du dossier, s'exprimant sous condition d'anonymat, l'Etat n'a "rien demandé à ce stade" aux sociétés concessionnaires d'autoroutes (SCA).

 

En outre, "techniquement, aujourd'hui le système de péage et le système d'identification des véhicules ne permet pas de faire la distinction entre moteur thermique et électrique", a remarqué cette source.

 

"Juridiquement et contractuellement, une telle mesure n'irait évidemment pas de soi, comme pour toute mesure qui a un impact sur l'équilibre des contrats" de concession liant les SCA et l'Etat, a-t-elle encore souligné en pointant le fait que "l'Etat ne pratique pas lui-même la gratuité pour les véhicules électriques sur son propre réseau".

 

Vendredi, l'Association des sociétés françaises d'autoroutes (Asfa) a annoncé que 200 bornes de recharge rapide étaient installées ou en cours d'installation a échéance 2017 sur les principales autoroutes françaises, tous les 80 kilomètres en moyenne.

 

Fin 2014, Mme Royal était montée au créneau après un rapport de l'Autorité de la concurrence qui faisait état de la "rente" de ces sociétés depuis la privatisation de 2006, un calcul contesté par les intéressées.

 

En pleine négociations sur un plan de relance autoroutier, le Premier ministre de l'époque, Manuel Valls, avait annoncé en avril 2015 un gel des tarifs des péages cette année-là.

 

Mais avoir après affirmé le contraire, le gouvernement avait dû admettre que ce gel serait ensuite compensé par lissage les années suivantes. Après une augmentation de 1,12% en 2016, les tarifs croîtront de 0,76% en moyenne le 1er février 2017, selon l'Asfa.

 

Mardi, le régulateur des autoroutes, l'Arafer, a annoncé avoir calculé que la compensation du gel de 2015 allait coûter 500 millions d'euros supplémentaires aux usagers sur la durée restante des concessions, soit une vingtaine d'années.

 

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