Zurich (awp) - L'assureur-vie Swiss Life a souffert au premier trimestre de la faiblesse des activités en Suisse - son marché historique - et plus particulièrement du côté des entreprises. Les autres pays ont tiré la performance vers le haut mais n'ont pas empêché un recul global du volume de primes. Ce premier partiel satisfait les attentes et s'avère prometteur aux yeux des analystes, notamment dans la gestion d'actifs.

Les recettes issues des primes ont accusé un recul de 2% sur un an, à 6,54 mrd CHF, indique mercredi le groupe zurichois. En monnaies locales (ML), la baisse des recettes s'élève à 1%.

En Suisse, le volume de primes a reculé de 7% à 4,57 mrd CHF. Sur le marché d'origine de Swiss Life, le groupe a principalement pâti d'une politique de souscription sélective de la part des entreprises, dont les recettes se sont étiolées de 7%. Pour la clientèle privée, un bond de 8% est constaté.

En France, la hausse des primes s'élève à 4% en francs suisses et à 6% en ML, à 1,13 mrd. Les affaires en Allemagne ont permis de générer des primes à hauteur de 345 mio CHF, une performance stable en francs suisses et en progression (+2%) en monnaie locale. Les autres pays ont contribué à hauteur de 493 mio CHF au volume d'affaires, soit une progression de plus d'un tiers.

DES COMMISSIONS TRÈS PORTEUSES

Le volume de primes au niveau du groupe ne satisfait que les attentes de l'un des deux analystes qui s'étaient risqués au jeu des pronostics. Vontobel attendait 6,52 mrd CHF et Kepler Cheuvreux 6,94 mrd. Les chiffres en Suisse manquent largement les prévisions, ceux en Allemagne et en France sont légèrement inférieures. La division International décoiffe les estimations.

En ce qui concerne les revenus de frais et de commissions, Swiss Life a engrangé 340 mio CHF de janvier à mars, ce qui représente une hausse de 3% en francs suisses et 5% en ML. Une solide progression est enregistrée en France (+16% et +19% ML), pour un produit de 69 mio. Cet envol s'explique notamment par des commissions plus élevées dans les activités de banque privée.

Cette catégorie de recettes a stagné en Allemagne. Elle a atteint 92 mio CHF, en recul de 2% en francs suisses et stables en euros. Pour la division International, le produit a atteint 55 mio CHF, en progression respective de 1% et 6%.

Dans les affaires de placements avec les clients tiers, Swiss Life Asset Managers a enregistré un afflux d'argent net de 2,7 mrd CHF durant les trois premiers mois de l'année, indique le groupe dans son communiqué. A fin mars, la masse sous gestion s'est étoffée de 6,3% à 52,7 mrd CHF. Cette division a généré un produit de 133 mio CHF, plus ou moins stable sur un an.

"Durant le premier trimestre 2017, nous avons à nouveau pu augmenter les revenus issus de frais et commissions et les actifs sous gestion", explique le directeur général (CEO) intérimaire Thomas Buess, cité dans le communiqué. Pour mémoire, M. Buess est officiellement directeur financier (CFO) et remplace le CEO titulaire, Patrick Frost, atteint d'un cancer et en congé maladie depuis fin mars.

MESURES D'ÉCONOMIE DÉPLOYÉES À 64%

La société a accompli de nouveaux progrès dans la réalisation du programme "Swiss Life 2018". "Nous avons déjà déployé 64% des mesures d'économie prévues", a déclaré mercredi le CFO face aux analystes. La base de coûts devrait ainsi être réduite à 100 mio CHF d'ici fin 2018. Les objectifs pourraient même être dépassés. Les gains réalisés seront réinvestis dans la numérisation des activités.

Au 1er janvier 2017, Swiss Life présentait un ratio de solvabilité (SST) de 161%, contre 140% trois mois auparavant.

Le titre Swiss Life ne parvenait pas à convaincre les investisseurs. A 11h35, la nominative perdait 0,8% à 332,80 CHF, dans un SMI en recul de 0,70%.

Ce désamour tranche avec les commentaires louangeurs des analystes. Vontobel et Baader Helvea n'ont aucune intention de changer leur recommandation d'achat. Les deux institutions se montrent convaincues par la performance et le modèle d'affaires de Swiss Life, basé sur des activités d'assurances bien cadrées et focalisées sur la rentabilité ainsi qu'une croissance dans le conseil et la gestion.

Swiss Life présente une taux de solvabilité et un bilan qui promettent encore davantage de croissance, affirme Vontobel. La forte génération de liquidités laisse entrevoir de juteux reversements aux actionnaires dans les prochaines années, renchérit Baader.

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