Refusant d'être identifié mais s'exprimant au nom de sa société, un responsable de Takata a déclaré à Reuters que le nitrate d'ammonium figurait toujours parmi les éléments de son générateur de gaz, dont il a toutefois refusé de préciser la nouvelle composition.

Cette modification s'inscrit dans le cadre du "kaizen", le principe de l'amélioration permanente, et l'équipementier est convaincu que la nouvelle composition est plus sure que la précédente, a ajouté ce responsable.

"Il n'y a aucune reconnaissance du moindre défaut dans la version originale. Nous ne sommes parvenus à aucune conclusion selon laquelle le nitrate d'ammonium ou la précédente composition comportaient des défauts. Nous avons modifié la composition dans le cadre de nos efforts pour améliorer la qualité", a-t-il dit.

Ce nouveau mélange est présent dans les airbags de remplacement installés dans les véhicules rappelés, a poursuivi ce responsable, qui a refusé de préciser à partir de quand la modification était intervenue ni quels étaient les modèles et le nombre de véhicules concernés.

Takata a expliqué qu'en certaines circonstances, la version originale du générateur de gaz pouvait provoquer un déclenchement de l'airbag avec une force excessive et projeter des pièces métalliques dans l'habitacle.

Les airbags de Takata sont utilisés par de nombreux grands constructeurs et ils sont au coeur d'une enquête des autorités de régulation aux Etats-Unis liée à la mort de quatre personnes.

Takata a fabriqué plus de 100 millions de coussins gonflables depuis 2000, selon des estimations du secteur et des données fournies par l'équipementier. Depuis 2008, plus de 17 millions de voitures équipées de ses airbags ont été rappelées, dont plus de 11 millions aux Etats-Unis.

Si Takata utilise du nitrate d'ammonium, un composant chimique bon marché que l'on retrouve dans des engrais et des explosifs, ses concurrents Autoliv et TRW Automotive ont recours au nitrate de guanidine, moins volatil, selon des sources proches de ces sociétés.

(Maki Shiraki, Paul Lienert et Ben Klayman, Bertrand Boucey pour le service français, édité par Marc Angrand)