Zurich (awp) - Le groupe de médias Tamedia a vu son bénéfice se contracter au premier semestre en raison du recul des recettes publicitaires dans la presse papier. Le chiffre d'affaires a baissé de 5,1% à 503,6 mio sur un an et le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) de 15,3% à 61,3 mio, pour une marge correpsondante de 12,2%.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) accuse un repli de 6,9% à 99,7 mio CHF. Le résultat net a chuté de 22,0% à 55,8 mio, écrit Tamedia jeudi dans un communiqué.

Le chiffre d'affaires est conforme aux prévisions des analystes. L'Ebitda et l'Ebit sont plus faibles qu'attendu, tandis que le bénéfice net est meilleur.

La baisse du chiffre d'affaires s'explique par le repli des recettes publicitaires dans les médias papier, selon Tamedia. Les activités numériques ont contribué au chiffre d'affaires à hauteur de 155,4 mio CHF, soit 30,9% du total. Les offres numériques ont représenté pour la première fois la moitié de l'Ebitda, fait observer le groupe de presse.

Le recul du bénéfice net s'explique par celui du résultat financier. La vente de la participation dans Naville avait en effet rapporté 17 mio CHF sur la même période en 2015.

INVESTISSEMENTS DANS LE NUMÉRIQUE

Les services d'annuaire search.ch et local.ch, qui sont présentés pour la première fois directement dans le secteur numérique, ont eu un effet positif sur les comptes du groupe, tout comme les sites d'actualité et les annonces en ligne, écrit Tamedia.

"Les investissements dans les modèles d'affaires numériques et les offres journalistiques numériques ont porté leurs fruits", a estimé Christoph Tonini, directeur général (CEO) du groupe zurichois, cité dans le communiqué. Afin de préserver la rentabilité des quotidiens régionaux, journaux dominicaux et magazines, Tamedia étudie cependant de nouvelles mesures de rationalisation et de coopération.

Le groupe de médias a également annoncé la nomination de Samuel Hügli au poste de CTO et responsable Digital Ventures. A ce titre, il rejoindra la direction générale au 1er janvier 2017. La nouvelle division "technologie & digital ventures" regroupe les sociétés existantes Corporate IT, IT Publishing, IT Digital, ainsi que les marques du secteur numérique. M. Hügli a travaillé pour Ringier pendant onze ans et y a exercé la fonction de directeur financier.

Tamedia a par ailleurs lancé un contrôle qualité pour tous les médias du groupe. Outre les principes journalistiques universels, ce processus mesurera des critères de qualité spécifiques aux publications. Res Strehle, longtemps rédacteur en chef du Tages-Anzeiger, a été chargé de cette tâche.

OBJECTIF DE MARGE EBIT CONFIRMÉ

Les économies se poursuivront au second semestre. Divers modèles de collaboration, au sein et hors du groupe, seront examinés, a indiqué le CEO lors d'une téléconférence. Des discussions ont notamment eu lieu avec la "Basler Zeitung", mais il n'est pas question d'échange.

Malgré le recul plus important que prévu dans la presse papier, qui n'a pas été entièrement compensé par la croissance du numérique, M. Tonini a confirmé l'objectif de marge Ebit à 15%.

Divers effets non récurrents ont pesé sur les résultats semestriels, notamment au niveau de la caisse de pension. Pour ce qui est de la plateforme en ligne danoise, l'ancien patron avait communiqué un chiffre d'affaires erroné.

La part au résultat semestriel des participations dans local.ch et search.ch est plus faible que le résultat opérationnel, a pour sa part indiqué le directeur financier (CFO) Sandro Macciacchini. En cas de vente de la participation en 2018, l'amortissement et les limitations de chiffre d'affaires entraîneraient un bénéfice comptable qui pourrait se situer "autour de 30 mio CHF".

ANALYSTES DÉÇUS

Dans leur premiers commentaires, les analystes ont dit leur déception. À 12h04, le titre Tamedia reculait de 2,1% à 178,50 CHF tandis que l'indice SPI cédait 0,76%.

Si le recul des recettes publicitaires dans la presse papier a été partiellement compensé par un bon résultat des activités numériques, le bénéfice est conforme aux prévision uniquement grâce à la baisse du taux d'imposition, constate Baader Helvea.

Le numérique a représenté pour la première fois la moitié de l'Ebitda, souligne la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui regrette la faiblesse de l'Ebit et de l'Ebitda. La banque craint que la mauvaise santé de la presse papier n'entraîne un "fort" recul du chiffre d'affaires en 2016, "certainement plus important qu'attendu".

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