Plus forte baisse du SBF 120, Technicolor chute de 9,38% à 5,7 euros au lendemain de sa décision de se retirer du consortium HEVC Advance. Le groupe français préfère licencier son portefeuille de propriété intellectuelle portant sur cette nouvelle norme de compression vidéo directement aux fabricants de produits électroniques.

"Depuis le lancement du consortium HEVC Advance, de nombreux acteurs de l'industrie ont retardé l'adoption du standard HEVC dans leurs produits et ont redirigé leurs investissements vers des technologies alternatives", s'est justifié Technicolor.

Ce dernier en a profité pour annoncer la signature d'un accord de licences "significatif" couvrant l'utilisation de ses brevets relatifs aux technologies HEVC. Selon Kepler Cheuvreux, ce contrat été signé par un important grand fabricant d'électronique grand public pour une durée de 10 à 15 ans et représente de 30 à 40 millions d'euros, un montant qui sera payé en une seule fois. Plus important, l'analyste s'attend à ce que la signature de ce contrat soit suivie par d'autres accords significatifs.

Positif sur la valeur, Oddo estime pourtant que ces annonces ne facilitent pas la modélisation des perspectives de revenus pour Technicolor en provenance de ces technologies. Exane semble lui y voir beaucoup plus clair et a réduit de 200 millions d'euros à 30-45 millions ses estimations de ventes annuelles réalisées grâce à ces technologies. Au-delà de cette problématique, l'analyste a également abaissé ses estimations pour l'activité brevet du groupe pour 2016 et 2017. Au final, son objectif de cours a été abaissé de 19% à 6,40 euros.


AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Ex-Thomson recentré sur les services DVD pour les créateurs de contenus et diffuseurs (studios de cinéma, diffuseurs de chaînes de télévisions, post-production, opérateurs télécoms…, soit 57 % des ventes) , les passerelles pour maison connectée et l'électronique ;
- L'un des premiers portefeuilles de brevets au monde, encore renforcé en 2014 par les contrats avec LG et Sony dans les smartphones et tablettes, générant les 2/3 des profits ;
- Forte amélioration des marges dans la maison connectée ;
- Renforcement dans les effets spéciaux audiovisuels avec le rachat du canadien Mr X à l’effet relutif sur le bénéfice dès 2014 ;
- Relèvement de la note de la dette et retour au service du dividende au titre de 2014.

Les points faibles de la valeur
- Charges financières encore trop lourdes ;
- Interrogations sur l’avenir des décodeurs, le recours à une joint-venture ayant été écarté en 2014, et sur la capacité à préserver les revenus des licences à moyen terme ;
- Chute de 11 % des ventes de DVD en 2014 en raison d’un mauvais box-office aux Etats-Unis et perte du brevet MPEG LA ;
- Résultat net 2013 encore déficitaire du fait de la restructuration de la dette.

Comment suivre la valeur
- Valeur de retournement ;
- Sensibilité au dollar ;
- Feuille de route « Drive 2020 » fondée sur la création d’un pool alternatif HEVC, sur les relais de croissance dans les techniques vidéo/audio, type HDR, et sur la reconnaissance des brevets par les leaders de l’industrie des smartphones et tablettes, le tout visant à dégager un bénéfice d’exploitation supérieur à 500 M€ et un free cash flow de plus de 250 M€ ;
- Succès commercial du standard de compression vidéo HEVC, lancé en mars 2015 par Dolby General Electric, Mitsubishi, Philips et Technicolor, détenteurs de 500 brevets ;
-Renforcement des positions dans la production numérique après l’acquisition de Mikros Image
- Réalisation de l’objectif 2015 d'un bénéfice opérationnel de 560 à 590 M€ et, pour 2017, de près de 400 M€, hors contribution de HEVC ;
- Valeur non opéable, le FSI détenant 7,5 % du capital, deuxième actionnaire derrière le fonds américain Vector Capital (8%).

Electronique
Le marché français des produits IT grand-public, qui regroupent les domaines de la photo numérique, de la téléphonie, de l'électronique grand public et de la bureautique, a progressé de 1,68% à 5 milliards d’euros au troisième trimestre 2015. Néanmoins, le segment de la photo numérique a affiché un chiffre d'affaires trimestriel en recul de 14,6% à 179 millions d’euros. En volume, les ventes se sont même repliées de 27%. On constate toutefois une montée en gamme des achats et une bonne résistance des modèles compacts experts. Les tarifs des produits hybrides ont également augmenté de 5% en moyenne. Les ventes du segment de l'électronique grand public (TV, barres de son, home cinéma...) ont chuté de 8% au troisième trimestre sur un an, pour atteindre 925 millions d’euros. Ce sont les téléviseurs qui ont enregistré la baisse la plus importante (11,9%) suite à un effet de base défavorable après la forte hausse du chiffre d’affaires au moment de la coupe du monde de football. Les ventes des systèmes home cinema (-11%), ont poursuivi leur repli à un rythme encore supérieur à celui constaté lors des premier et second trimestres de l'année.