Aux grands maux les grands remèdes. Après CGG dans la sismique, puis Vallourec dans le domaine de la production d'équipements, Technip a annoncé à son tour un plan de restructuration de grande ampleur très mal accueilli par le marché. En Bourse, le titre chute de plus de 9% à 48,8 euros. Pour affronter un marché des services pétroliers en plein marasme, le groupe français prévoit la suppression de 6 000 emplois, soit plus de 15% de ses effectifs. A la clé, une économie de 830 millions d'euros.

Ce plan se traduira par une charge exceptionnelle de 650 millions d'euros, dont la majeure partie sera intégrée dans les résultats du deuxième trimestre, qui seront publiés le 30 juillet prochain.

Dans la foulée, Technip a abaissé ses prévisions 2015. Le résultat opérationnel courant est attendu entre 1,05 et 1,07 milliard d'euros contre 1,09 milliard d'euros précédemment en raison d'une moindre rentabilité dans l'Onshore/Offshore. Cette branche, qui devrait représentait plus de la moitié de son chiffre d'affaires cette année mais seulement 21% de son résultat opérationnel courant, est plus fortement exposée que le subsea (exploration en eau très profonde) à la baisse des investissements des compagnies pétrolières. Pour 2016 et 2017, la société ne s'est pas risquée à livrer de prévisions.

Une prudence qui a suscité l'inquiétude de Société Générale et Oddo. Pour ces derniers, le recul plus important et plus durable que prévu de l'investissement des clients dans le secteur pétrolier a fortement dégradé la visibilité du groupe.

Fort de ce constat, Société Générale a dégradé sa recommandation d'Achat à Vendre et abaissé son objectif de cours de 68 à 43 euros. Oddo a pour sa part abaissé son opinion de Neutre à Alléger et réduit son objectif de cours de 62 à 50 euros.

Un pessimisme qui n'est toutefois pas partagé par Morgan Stanley et JPMorgan. Soulignant que le profil solide du groupe, renforcé encore par les réductions de coûts annoncées, devrait lui permettre de tirer son épingle du jeu au sein d'un secteur en crise, les deux banques américaines ont confirmé leur recommandation Surpondérer.

(P-J.L)