En repli de 1,22% à 56,70 euros, Technip accuse l'une des plus fortes baisses du CAC 40 dans le sillage du norvégien Seadrill. Le titre du premier groupe mondial de forage en mer par la capitalisation boursière (10,1 milliards de dollars) plonge de 13,8% à 122,30 couronnes danoises après la publication de résultats trimestriels décevants et l'annonce de la suspension de son dividende. A l'image du reste des acteurs du secteur des services pétroliers, le groupe côté à Oslo est frappé de plein fouet par la réduction des investissements des majors pétroliers liée à la chute des cours du brut.

Lundi, le britannique Petrofac a perdu plus de 26%, pénalisé par un profit warning.

Le Brent, qui a perdu plus de 34% depuis son pic du mois de juin dernier, se négocie sous les 80 dollars, à 78,42 dollars aujourd'hui, un niveau en dessous duquel de nombreux projets, aux yeux d'analystes, ne sont plus rentables pour le secteur.

Dans cet environnement morose, Technip est également affecté par les informations de presse selon lesquelles l'Etat considèrerait d'un oeil "plus que bienveillant" le principe d'un rapprochement entre le groupe et CGG.

Selon Les Echos, les pouvoirs publics appelleraient au dialogue entre les sociétés pour constituer un champion national. Pour autant, l'Etat, actionnaire des deux groupes et propriétaire 18% des droits de vote de CGG, jugerait l'offre de Technip non satisfaisante à ce stade.

Un point de vue partagé par le marché. Dans une note publiée hier, CM-CIC Securities estimait que l'offre initiale de Technip (8,3 euros par action CGG) devrait être relevée substantiellement pour que l'opération se concrétise.

Enfin, certains professionnels s'interrogent sur l'opportunité d'une telle acquisition d'un point de vue industriel. Sandrine Cauvin, gérante Matières Premières chez Turgot AM rappelle dans son dernier Hebdo "que la sismique et l'ingénierie sont positionnées aux deux extrémités de la chaine des services pétroliers. Les deux sociétés ne présentent ainsi pas de synergies opérationnelles".

Pour elle, "le meilleur argument pour cette offre est que Technip achète à un moment où la sismique marine ne peut pas aller beaucoup plus mal et met ainsi la main sur une bonne technologie (division géosciences et Sercel)".