Le groupe français de médias et de divertissement a publié un document dans lequel il estime apporter "stabilité et expertise" à TIM, contrairement à Elliott qui ne défendrait selon lui que des solutions expéditives.

TIM a perdu un quart de sa valeur depuis sa prise de contrôle mi-2015 par Vivendi, dont l'emprise de plus en plus forte sur l'opérateur historique a provoqué le courroux du gouvernement italien, qui le considère comme un actif stratégique.

Vivendi observe toutefois que les performances de Telecom Italia sont décevantes depuis très longtemps et bien avant son entrée dans le capital.

Cette chute du cours de Bourse ainsi que les critiques sur la stratégie de Vivendi ont suscité l'intérêt d'Elliott, qui dispose désormais d'environ 9% du capital de TIM et demande des changements au sein du conseil d'administration lors de l'assemblée générale prévue le 24 avril.

Le fonds souhaite toutefois le maintien du directeur général Amos Genish, soutenu par Vivendi.

Sollicité par Reuters, Elliott n'a pas réagi dans l'immédiat.

"SINGULARITÉ ITALIENNE"

"Vivendi peut apporter une stabilité et une expertise permettant aux autres actionnaires d'investir et de participer au redressement en cours", estime le groupe français.

"Nous sommes également attachés à ce que Telecom Italia reste une société italienne, dotée d'une gouvernance et de représentants italiens."

Le groupe Vivendi, contrôlé par l'homme d'affaires Vincent Bolloré, souligne que sa participation de 24% dans TIM représente un investissement de quatre milliards d'euros et qu'il est ainsi profondément engagé dans la réussite de la société.

Il rappelle également que le fonds Elliott a soutenu le plan stratégique 2018-2020 présenté par Amos Genish.

La nomination sur proposition de Vivendi des deux tiers des membres du conseil de TIM l'an dernier a été vivement critiquée par la classe politique italienne.

"Peut-être que Vivendi a sous-estimé dans le passé la singularité italienne", admet Vivendi, précisant qu'il reconnaît le "rôle important" joué par les autorités italiennes pour s'assurer que TIM est bien dirigé.

Le ministre italien de l'Industrie Carlo Calenda a jugé lundi que Vivendi était un mauvais investisseur pour TIM.

A 14h, le titre Telecom Italia cède 0,19% à 0,8502 euros et Vivendi perd 0,94% à 21 euros, plus forte baisse de l'indice CAC 40.

(Jean-Michel Bélot et Mathieu Rosemain, édité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : Vivendi, Telecom Italia