TIM a changé de patron en juillet dans le cadre d'une reprise en main du groupe par son premier actionnaire, Vivendi. Cette initiative a incité Rome à avoir recours à la procédure dite de "golden power", lui permettant d'opposer son veto à certaines décisions, dont des ventes d'actifs, des opérations de fusion et tout changement de contrôle des sociétés considérées comme étant d'importance stratégique pour le pays.

L'activité de téléphonie fixe perd de la valeur, de nouveaux concurrents émergent, tant dans l'internet haut débit que sur le marché de la téléphonie mobile, et sa seule activité internationale, au Brésil, est encore en phase de redressement.

Flavio Cattaneo, l'ex-administrateur délégué évincé par Vivendi, s'était fixé pour objectif prioritaire de relancer la croissance en Italie. Mais TIM a annoncé vendredi que la croissance du chiffre d'affaires en Italie était retombée à 1% au troisième trimestre, contre 4% au deuxième trimestre, et que son bénéfice dans le pays avait baissé de 6%.

Dans ses premiers résultats depuis que Vivendi a placé Amos Genish à la tête du groupe, l'opérateur télécoms a fait état d'un excédent brut d'exploitation (EBE, Ebitda) en baisse de 2,5% à 2,1 milliards d'euros, alors que le consensus fourni par lui-même était à 2,2 milliards d'euros.

TIM DEVRAIT RESTER À L'ÉCART DES ENCHÈRES SPORTIVES

Amos Genish a déclaré dans une conférence téléphonique que Telecom Italia ne prévoyait pas de participer aux appels d'offres pour des droits de retransmission sportive.

L'action gagne 0,48% vers 14h10 GMT en Bourse de Milan, après avoir accusé une chute dans les premiers échanges attribuée à une erreur humaine.

"Les chiffres nationaux ont faibli, mais le Brésil performe bien et l'objectif a été confirmé", souligne un trader à Milan.

En début de semaine, sa filiale brésilienne TIM Participações a publié des résultats trimestriels meilleurs que prévu.

Amos Genish hérite d'une société qui porte 26 milliards d'euros de dette. En outre, l'arrivée imminente d'Iliad en Italie devrait affecter la rentabilité tandis que les investissements dans le haut débit d'Enel devraient compliquer la donne.

Les charges non récurrentes pour frais juridiques, réglementaires et de licenciements, qui ont totalisé 127 millions d'euros, ont été plus importantes que prévu.

Le groupe est engagé dans une série de batailles réglementaires, l'autorité antitrust italienne ayant lancé cette année une enquête sur le développement du réseau à très haut débit dans les régions rurales et faiblement peuplées.

Telecom Italia (TIM) a également fait état d'une hausse du chiffre d'affaires de 1% à 4,9 milliards d'euros, conforme au consensus.

TIM a confirmé l'objectif d'une croissance organique de l'Ebitda dans une fourchette de 0% à 5%.

(Avec Stephen Jewkes et Danilo Masoni, Wilfrid Exbrayat et Juliette Rouillon pour le service français)

par Agnieszka Flak

Valeurs citées dans l'article : Vivendi, Telecom Italia