Telecom Italia gagne 2,53% à 0,803 euro, signant la plus forte hausse du FTSE MIB italien. L'activiste Elliott, actionnaire du groupe depuis le mois de mars à un niveau qui n'a pas été rendu public mais qui pourrait être de 6% selon la presse italienne, a montré les muscles ce matin en réclamant la révocation de six administrateurs de l'opérateur italien. En fait, Elliott a demandé à Telecom Italia que cette demande soit mise à l'ordre du jour de la prochaine assemblée générale, le 24 avril.

Les cibles d'Elliott sont, pour au moins trois d'entre elles, particulièrement symboliques. En effet, Arnaud de Puyfontaine, Hervé Philippe et Frédéric Crépin sont respectivement président du Directoire, directeur financier et secrétaire général de Vivendi. Le groupe français est le premier actionnaire de Telecom Italia avec près de 24% du capital et a placé ses hommes dans les organes de direction de l'opérateur, ce qui lui vaut d'ailleurs d'être en délicatesse avec l'autorité italienne des marchés financiers et le régulateur du secteur des médias et des télécoms.

"Une réunion du Conseil d'administration va se tenir dans les prochains jours pour prendre une décision sur ces propositions", indique le communiqué de Telecom Italia en réponse à Elliott.

Si la demande de l'activiste n'a à peu près aucune chance d'être approuvée, compte tenu du poids de Vivendi au sein du Conseil d'administration , elle n'en ouvre pas moins un nouveau débat sur la nécessité de "débloquer de la valeur" pour les actionnaires de Telecom Italia. Car c'est bien là ce que souhaite Elliott et, pour Bernstein, il est assez logique que sa première offensive se porte sur la gouvernance de l'opérateur italien.

Vers une cession de Telecom Italia Brésil ?

"N'importe quel investisseur activiste voudrait voir une séparation claire entre les fonctions dirigeantes, entre un président non-exécutif et un CEO aux pleins pouvoirs. De surcroit, une réduction de l'influence de Vivendi au Conseil de Telecom Italia, plus conforme aux droits de vote que le groupe détient, aurait le mérite de satisfaire les autorités italiennes", commente Bernstein.

Pour le bureau d'études, une autre question va inévitablement arriver dans les débats, sans doute attisée par Elliott : l'avenir de Telecom Brésil. Pour l'analyste, l'affaire est entendue : Telecom Italia n'est absolument pas le mieux placé pour développer cette activité et une cession aurait le mérite de débloquer du cash.

Pour le plus grand plaisir de ses actionnaires : Vivendi domine le CAC 40 après l'offensive d'Elliott...

Valeurs citées dans l'article : Telecom Italia, Vivendi