La pression monte sur Telecom Italia avant son assemblée générale prévue le 4 mai. A cette occasion, les actionnaires du groupe doivent en renouveler le Conseil d'administration. Hier soir, Telecom Italia a publié la liste des 10 candidats à un poste d'administrateur proposée par son principal actionnaire, le groupe français Vivendi. Tous les actionnaires détenant au moins 0,5% du capital du groupe sont invités à le faire : avec ses 23,94% des titres, Vivendi est bien sûr concerné au premier chef par ses nominations stratégiques.

En tête de cette liste apparait donc le président du Directoire de Vivendi, Arnaud de Puyfontaine, ce qui suggère que le groupe espère le nommer à la tête du Conseil de Telecom Italia. Deux autres cadres de Vivendi sont également en bonne position : le directeur financier Hervé Philippe et le secrétaire général Frédéric Crépin.

Signe sans doute de sa volonté de récuser toute accusation de passage en force, Vivendi a également proposé de réélire Giuseppe Recchi, actuel président du Conseil d'administration de Telecom Italia, et Flavio Cattaneo, le directeur général, comme administrateurs.

Parmi ces cinq candidats, seul Frédéric Crépin n'est pas pour l'instant administrateur de Telecom Italia.

En plus de placer ses hommes de confiance, Vincent Bolloré, président du Conseil de surveillance de Vivendi et artisan de la montée en puissance au sein du capital de Telecom Italia, souhaite accroitre leur pouvoir au sein du Conseil. En effet, Vivendi demande la réduction du nombre d'administrateurs de 16 actuellement à 15 membres.

Avant même d'officialiser ses intentions, Vivendi avait notifié la semaine dernière à la Commission européenne qu'il allait prochainement contrôler "de facto" Telecom Italia. Sollicité par AOF, un porte-parole de la Commission a confirmé les informations de plusieurs autres médias selon lesquels Bruxelles avait jusqu'au 12 mai pour dire si cette prise de contrôle pose un problème ou non.

Cette notification avait en tout cas fait réagir Invest Securities qui estimait récemment qu'une telle prise de contrôle "remettrait probablement en cause tout espoir pour Vivendi de contrôler Mediaset, car il est peu probable que les autorités italiennes laissent un acteur français prendre le contrôle du premier opérateur télécom et du premier acteur télévisuel du pays."