Milan (awp/afp) - Le groupe français Vivendi a souligné jeudi "l'incohérence" du fonds américain Elliott, qui a soutenu l'élection d'Amos Genish au conseil d'administration de Telecom Italia, tout en combattant le plan industriel de l'opérateur.

Elliott, qui détient 8,8% du capital de Tim, et Vivendi, principal actionnaire avec 23,9%, sont engagés dans un bras de fer depuis plusieurs semaines autour de la gouvernance de l'opérateur italien.

Dans un document publié sur son site internet, Vivendi s'est "réjoui du plébiscite d'Amos Genish, nommé administrateur de Telecom Italia à plus de 98 % des voix, par l'assemblée générale de Telecom Italia" mardi.

"Ce vote témoigne de la très large confiance de l'ensemble des actionnaires de Telecom Italia en la capacité d'Amos Genish à mener à bien le plan industriel de développement et de croissance pérenne de l'entreprise", a noté le groupe français.

"A cet égard, Vivendi constate l'incohérence de la position du fonds activiste Elliott qui apporte son soutien à Amos Genish à l'occasion de ce vote alors même que ce fonds combat le plan industriel défendu par le CEO et l'ensemble du management de Telecom Italia", a-t-il ajouté, en répétant qu'Elliott voulait démanteler Tim.

Le 4 mai, les actionnaires de Tim seront appelés à désigner le nouveau conseil d'administration du groupe et devront choisir entre les listes et projets concurrents de Vivendi et Elliott.

La liste renouvelée de Vivendi est menée par Amos Genish et entend "poursuivre le travail accompli ces derniers mois chez Telecom Italia et qui a déjà commencé à porter ses fruits".

La liste d'Elliott comprend elle des candidats du monde des affaires italiens, qui ont "une caractéristique fondamentale: l'indépendance", affirme le fonds, qui dénonce la "mauvaise gestion" de Vivendi, qui n'agit d'après lui qu'en faveur de ses propres intérêts.

L'incertitude demeure quant à l'issue du vote du 4 mai.

Les influentes sociétés de conseil Glass Lewis, ISS et Frontis ont recommandé aux actionnaires de voter pour la liste du fonds américain.

Assogestioni, qui regroupe des fonds italiens, et le grand gestionnaire d'actifs américain Blackrock (4,977% du capital) devraient lui apporter leur soutien, tout comme la Caisse italienne des dépôts (CDP), qui vient de porter sa participation à 4,78% du capital.

afp/rp