Milan (awp/afp) - L'opérateur Telecom Italia (Tim), dont le principal actionnaire est le français Vivendi, a affirmé lundi n'avoir aucun projet de cession de son réseau, qualifiant de "sans fondement" les spéculations à ce sujet.

"Concernant les indiscrétions de presse, par ailleurs déjà démenties, Tim réaffirme qu'il n'y aucun projet de cession ou de scission du réseau, qui est un actif stratégique pour la société et son plan industriel", a affirmé l'opérateur dans un communiqué.

"Toutes les spéculations à ce sujet sont de fait complètement privées de fondement", a-t-il ajouté.

Depuis cet été, les spéculations se multiplient au sujet d'une possible cession de son réseau par Telecom Italia.

Ces spéculations ont été alimentées par des propos d'Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi et patron par intérim de Tim: le 28 juillet, dans une interview au quotidien La Stampa, il avait affirmé être "disponible, dans le respect du gouvernement, à participer à une discussion ouverte (sur ce sujet): je n'ai pas de présupposés, à condition que la stratégie soit développée dans l'intérêt de tous les actionnaires de Tim".

Ces spéculations surviennent alors que le groupe français est la cible de diverses procédures en Italie en raison de ses participations dans le groupe télévisé Mediaset et dans Telecom Italia, dont il détient 23,9%.

Le gendarme boursier italien, la Consob a jugé mercredi que Vivendi exerçait "un contrôle de fait" sur Tim.

En raison de cette décision, le groupe français pourrait se voir contraint de consolider les quelque 25 milliards de dettes de Telecom Italia dans ses comptes.

Vivendi a toujours affirmé qu'il n'avait pas le contrôle de Telecom Italia, indiquant seulement exercer depuis fin juillet "des activités de direction et coordination" sur l'opérateur.

Telecom Italia et Vivendi ont annoncé qu'ils allaient contester la décision de la Consob.

Le gouvernement italien mène de son côté sa propre instruction pour vérifier si Vivendi a bien respecté les règles lors du resserrement de son contrôle sur la direction de Telecom Italia, les sociétés ayant des obligations de communication dans les secteurs stratégiques (dont font partie les télécoms) en Italie.

Le groupe français risque une amende minimum de 300 millions d'euros si est reconnu ce défaut de notification.

Le gouvernement peut exercer des "pouvoirs spéciaux" ("golden power") comme une amende, un veto, etc. dans certaines circonstances dans les secteurs stratégiques.

"Nous entrons dans une période où les relations économiques internationales vont se durcir. De ce fait, l'Italie doit avoir la capacité de se montrer ferme quand il le faut pour défendre ses propres actifs", a déclaré samedi le ministre du Développement économique, Carlo Calenda.

"Ceci vaut quand finalement, pour la première fois, nous exercerons notre +golden power+", a-t-il ajouté, sans nommer Vivendi.

D'après la presse transalpine citant des sources parlementaires, le président du conseil italien Paolo Gentiloni aurait de son côté déclaré la semaine dernière devant une commission parlementaire que le gouvernement utiliserait "tous les instruments que la loi met à disposition" pour protéger la société Sparkle, contrôlée par Telecom Italia et jugée "stratégique" car elle gère des réseaux considérés comme sensibles.

afp/rp