Milan (awp/afp) - L'opérateur Telecom Italia (Tim), dont le principal actionnaire est Vivendi, a confirmé vendredi ses objectifs pour 2017 et la durée de son plan stratégique, malgré une baisse de 8,38% de son bénéfice net au troisième trimestre, un résultat moins bon qu'attendu.

Le bénéfice net trimestriel a atteint 437 millions d'euros, alors que selon le consensus Factset Estimates, les analystes tablaient sur 495 millions.

Sur les neuf premiers mois de l'année, le bénéfice net a chuté de 30,9%, à 1,03 milliard d'euros.

Le chiffre d'affaires a lui progressé de 1,32% sur le trimestre, à 4,9 milliards d'euros, en ligne avec les attentes, et de 5,3% sur neuf mois, à 14,67 milliards.

L'Ebitda pour sa part a reculé de 2,46% au troisième trimestre mais augmenté de 5,7% sur les neuf premiers mois de l'année, à 6,2 milliards.

Malgré ces résultats mitigés, le groupe a confirmé, en termes organiques, ses prévisions pour 2017 et pour la durée de son plan 2017-2019, notamment une petite croissance organique de l'Ebitda à un chiffre.

Vers 11H15 (09H15 GMT), le titre, après avoir été provisoirement suspendu sur une chute de 7,94%, gagnait 1,52% à 0,7355 euro dans un marché en recul de 0,23%.

"Comme prévu dans le plan 2017-2019, Tim va continuer son processus de transformation", notamment via une "forte discipline financière afin de soutenir son développement, en faisant davantage de place aux investissements dans les nouveaux réseaux et plateformes", a indiqué le groupe dans un communiqué.

- Facteurs de risque -

Dans le mobile, où la concurrence va s'accroître avec l'arrivée de Free en Italie l'an prochain, Tim entend développer la 4G --qui devrait couvrir 99% de la population en 2019-- et offrir des contenus de qualité. Sa marque low-cost Kena, lancée en avril, permettra de répondre pour sa part aux besoins des consommateurs sensibles aux prix.

Dans le fixe, il a pour ambition de ne plus avoir aucune perte de ligne à la fin de 2018, grâce en particulier au développement de la fibre optique.

Il note néanmoins que "certains changements dans le contexte du marché, avec le lancement de procédures de la part de l'autorité de la concurrence sur le développement des réseaux à haut débit et fibre optique" pourraient "avoir un impact sur (ses) plans de développement". Tim, qui évoque des "facteurs de risques", se réfère aux procédures ouvertes sur les investissements dans les zones blanches et sa co-entreprise avec Fastweb dans la fibre.

Telecom Italia a pour principal actionnaire Vivendi, qui détient 23,9% de son capital.

Le groupe français a obtenu en mai les deux tiers des sièges du conseil d'administration, et le président de son directoire, Arnaud de Puyfontaine, a été nommé en juin président exécutif de l'opérateur. L'Israélien Amos Genish, venu de Vivendi, est pour sa part devenu directeur général fin septembre.

En raison du resserrement de ce contrôle, le gouvernement italien a décidé d'utiliser ses pouvoirs spéciaux (golden power) sur l'opérateur.

Il a demandé à Tim d'appliquer certaines mesures visant à protéger et "italianiser" certaines de ses activités, comme celles de Sparkle, qui gère des réseaux considérés comme sensibles. Il a aussi réclamé des mesures concernant le réseau, notamment liées à la gestion des risques et au service universel.

Tim s'est "engagé à respecter" ces mesures, en soulignant qu'elles étaient "en ligne avec (sa) stratégie", et a confirmé son "souhait d'avoir un dialogue constructif avec le gouvernement et les autorités du secteur, qui permette de concilier les intérêts du pays avec ceux de son activité".

afp/rp