Milan (awp/afp) - Telecom Italia (Tim), dont le principal actionnaire est Vivendi, a confirmé vendredi ses objectifs pour 2017 et pour la durée de son plan stratégique, malgré une baisse de 8,38% de son bénéfice net au troisième trimestre, un résultat moins bon qu'attendu.

Le bénéfice net trimestriel a atteint 437 millions d'euros alors que les analystes tablaient sur 495 millions, selon le consensus Factset Estimates.

Sur les neuf premiers mois de l'année, il a chuté de 30,9%, à 1,03 milliard d'euros.

Le chiffre d'affaires a, lui, progressé de 1,32% sur le trimestre, à 4,9 milliards d'euros, en ligne avec les attentes, et de 5,3% sur neuf mois, à 14,67 milliards.

L'Ebitda pour sa part a reculé de 2,46% au troisième trimestre mais augmenté de 5,7% sur les neuf premiers mois, à 6,2 milliards.

Malgré ces résultats mitigés, le groupe a confirmé, en termes organiques, ses prévisions pour 2017 et pour la durée de son plan 2017-2019, notamment une petite croissance organique de l'Ebitda à un chiffre.

Lors d'une conférence téléphonique avec les analystes, le nouveau directeur général de Tim, Amos Genish, a évoqué "un trimestre robuste et positif", se disant "satisfait des résultats", notamment comparés au deuxième trimestre.

"Nous sommes confiants dans le fait que dans un an, nous serons dans une autre position (...) nous sommes en train de construire une entreprise mieux préparée pour affronter le futur", a-t-il ajouté.

A la Bourse de Milan, son titre, après avoir chuté de 7,94% dans la matinée, a ensuite repris de la vigueur pour finir sur une baisse de 1,66% à 0,7125 euro.

"Tim va continuer son processus de transformation", notamment via une "forte discipline financière afin de soutenir son développement, en faisant davantage de place aux investissements dans les nouveaux réseaux et plateformes", a précisé le groupe.

- Pas de guerre des prix -

Dans le mobile, où la concurrence va s'accroître avec l'arrivée de Iliad (Free) en Italie l'an prochain, Tim entend développer la 4G - qui devrait couvrir 99% de la population en 2019 - et offrir des contenus de qualité. Sa marque low-cost Kena, lancée en avril, permettra de répondre aux besoins des consommateurs sensibles aux prix.

"Les nouveaux concurrents pourront modifier un peu les choses mais je ne pense pas qu'il y aura une guerre des prix à caractère tactique", a estimé M. Genish.

"Des prix plus bas ne fonctionneront pas" sur le long terme pour ceux qui les offriront car cela pèsera sur leurs revenus, a-t-il ajouté, en soulignant que les tarifs étaient "déjà au minimum".

Concernant les contenus, Tim ne participera pas à l'appel d'offres pour les droits télévisés du football, "extrêmement coûteux", mais pourrait inclure ces programmes s'il concluait un accord avec un acteur les ayant acquis.

Dans le fixe, le groupe a pour ambition de ne plus avoir aucune perte de ligne à la fin de 2018, grâce en particulier au développement de la fibre optique.

Il note néanmoins que "certains changements dans le contexte du marché, avec le lancement de procédures de la part de l'autorité de la concurrence sur le développement des réseaux à haut débit et fibre optique", pourraient "avoir un impact sur (ses) plans de développement".

Telecom Italia a pour principal actionnaire Vivendi, qui détient 23,9% de son capital et a progressivement renforcé son contrôle.

Le groupe français a notamment obtenu en mai les deux tiers des sièges du conseil d'administration, et le président de son directoire, Arnaud de Puyfontaine, a été nommé en juin président exécutif de l'opérateur. M. Genish, venu de Vivendi, est pour sa part devenu directeur général fin septembre.

En raison du resserrement de ce contrôle, le gouvernement italien a décidé d'utiliser ses pouvoirs spéciaux.

Il a demandé à Tim d'appliquer certaines mesures visant à protéger et "italianiser" certaines activités, comme celles de Sparkle qui gère des réseaux considérés comme sensibles. D'autres concernent le réseau.

Tim s'est "engagé à respecter" ces mesures, en soulignant qu'elles étaient "en ligne avec (sa) stratégie".

Alors que les spéculations se sont multipliées à ce sujet, M. Genish a affirmé que "personne ne suggérait que Tim ne contrôle plus le réseau. Tim est et sera propriétaire du réseau dans le futur".

afp/rp