Le groupe suédois avait alors dit que son bénéfice d'exploitation du troisième trimestre avait plongé de 94% en raison d'une chute des ventes de sa division réseaux, épine dorsale du premier équipementier mondial des télécoms mobiles.

L'action, à un plus bas de huit ans, perdait 4,9% en Bourse de Stockholm en fin de matinée, l'une des plus fortes pertes des indices FTSEurofirst 300 et Stoxx 600. Elle avait plongé de 15% la semaine dernière après le "profit warning". Elle est en repli de 44% depuis le début de l'année.

Ericsson a ajouté qu'il instaurerait de nouvelles mesures de réduction des coûts pour faire face au tassement du marché du haut débit mobile.

La baisse de 8% des ventes en Amérique du Nord s'explique surtout par la réduction des investissements d'un client dans le haut débit mobile et par la baisse des ventes de la division Services professionnels, qui assurer le suivi des réseaux. Cette baisse de 8% est plus forte que ce qui était prévu, selon une note d'étude de SEB.

Les ventes ont également reculé en Europe, en Inde et en Chine continentale, n'augmentant qu'en Océanie et en Asie du Sud-Est.

"La tendance sectorielle négative du premier semestre 2016 s'est renforcée, avec des répercussions sur les ventes du troisième trimestre, surtout dans le haut débit mobile", note dans un communiqué le directeur général par intérim Jan Frykhammar.

"La baisse, à la fois dans la couverture mobile haut débit et dans les ventes de capacités, a été particulièrement marquée dans les marchés dont la conjoncture macro-économique est faible", a-t-il ajouté, estimant qu'Ericsson n'a pas perdu de parts de marché.

"Nous prendrons de nouvelles mesure de court terme, surtout pour réduire le coût des ventes afin d'adapter nos opérations à une demande de haut débit mobile affaiblie."

Les opérateurs de télécommunications réduisent leurs investissements, tandis que la future 5G ne sera pas prête avant des années, et que la concurrence imposée par Nokia et par le chinois Huawei est rude.

Il manque en outre à Ericsson un directeur général depuis l'éviction en juillet de Hans Vestberg.

Ericsson a tardé à réduire ses coûts, par comparaison avec Nokia qui a pu le faire en fusionnant avec Alcatel-Lucent, et a depuis lors annoncé qu'il supprimerait 3.900 emplois en Suède, ce qui revient à pratiquement cesser de produire sur place.

Il a confirmé vendredi un bénéfice d'exploitation de 300 millions de couronnes suédoises (31,3 millions d'euros), contre 5,1 milliards de couronnes un an plus tôt, en incluant des charges de restructuration de 1,3 milliard de couronnes, ainsi qu'un chiffre d'affaires en baisse de 14% à 51,1 milliards de couronnes.

(Helena Soderpalm et Olof Swahnberg, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Benoit Van Overstraeten)

Valeurs citées dans l'article : STOXX Eur 600(P)-EUR, Telefonaktiebolaget LM Ericsson