Madrid (awp/afp) - Le groupe de télécommunications espagnol Telefonica a publié jeudi un bénéfice net en chute de 54,5% au deuxième trimestre, à 693 millions d'euros, mais a maintenu ses objectifs annuels.

Les analystes interrogés par le fournisseur d'informations financières Factset s'attendaient à un résultat plus élevé, à 743 millions d'euros.

Le groupe a notamment souffert de la dévaluation des devises face à l'euro dans plusieurs de ses grands marchés, dont le Brésil, le Royaume-Uni et l'Argentine, selon un communiqué.

Son chiffre d'affaires a reculé de 7,7% sur un an à 12,72 milliards d'euros et le résultat opérationnel avant amortissement (OIBDA), qui sert d'indicateur pour Telefonica, a glissé de 7,1% à 3,92 milliards.

Sur le semestre, le bénéfice net a baissé de 42,1% à 1,24 milliard et l'OIBDA de 6,4% à 7,76 milliards.

Pour autant, Telefonica "confirme les objectifs fixés pour 2016, dont le dividende de 0,75 euro par action et le ratio de désendettement à moyen terme", selon le communiqué.

La dette nette du groupe, qui se classe parmi les cinq plus grands opérateurs de télécommunications mondiaux, s'élevait à 52,57 milliards d'euros à fin juin.

Telefonica espérait la réduire avec la vente de sa filiale britannique O2 au conglomérat hongkongais Hutchison Whampoa, mais la Commission européenne a interdit cette transaction par crainte d'une hausse des tarifs pour les consommateurs du Royaume-Uni.

Le nouveau président exécutif de Telefonica, Jose Maria Alvarez-Pallete, cherche depuis des alternatives. Le groupe a commencé à vendre des actifs jugés non stratégiques, comme une participation dans l'opérateur chinois China Unicom.

Selon la presse espagnole, il étudie aussi une entrée en Bourse partielle de sa filiale Telxius, ce qui pourrait rapporter entre 1,5 et 2,5 milliards d'euros. Cette filiale regroupe les tours de télécommunication et le réseau de fibre optique sous-marin.

Avec la crise économique en Espagne jusqu'en 2014 et son fort endettement, Telefonica s'est concentré sur un nombre restreint de marchés: l'Espagne, l'Allemagne, le Brésil et les pays hispanophones d'Amérique du Sud. Le groupe met aussi l'accent sur les services à forte valeur ajoutée (fibre, télévision payante, 4G, smartphone).

En Espagne, où ses revenus ont augmenté de 5,4% au premier semestre à 6,33 milliards d'euros, Telefonica se félicite de la "tendance positive" enregistrée. En Allemagne, ils ont fléchi de 4,1% à 3,69 milliards et de 8,9% à 3,46 milliards au Royaume-Uni. Le recul est encore plus marqué au Brésil, de 11,3% à 5,09 milliards.

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