La transaction, qui avoisine 7,2 milliards d'euros en incluant la partie du paiement prévue en actions, a été annoncée vendredi par les deux groupes, trois semaines après l'annonce de leur entrée en négociations exclusives.

Le groupe français de médias et de divertissement avait donné fin août sa préférence à l'offre du géant espagnol aux dépens de la proposition concurrente de Telecom Italia.

Telefonica compte fusionner GVT avec son opérateur mobile local Vivo en vue de créer le plus important opérateur télécoms au Brésil, Telefonica Brasil, avec à la clef 4,7 milliards d'euros de synergies d'après ses estimations.

Il utilisera le réseau fixe et les activités de télévision payante du "Free brésilien" pour enrichir ses offres dans l'espoir d'attirer des consommateurs au pouvoir d'achat plus élevé dans un marché où la croissance du nombre d'abonnés à tendance à ralentir.

Avec cette dernière cession qui s'ajoute aux ventes de SFR, Maroc Telecom et Activision Blizzard, Vivendi parachève deux années de réorganisation de ses activités recentrées sur les médias et les contenus.

UN PIED EN ITALIE

Comme prévu, le groupe, dirigé depuis le début de l'été par Vincent Bolloré, recevra 4,66 milliards d'euros en cash, un montant dont il faut notamment déduire une dette bancaire de 450 millions d'euros.

Vivendi a par ailleurs choisi d'exercer l'option qui lui était offerte par Telefonica d'acquérir une participation dans Telecom Italia, dont l'espagnol est indirectement le plus gros actionnaire.

Il recevra ainsi 5,7% du capital et 8,3% des droits de vote de Telecom Italia, dont la valeur en Bourse était de 1,01 milliard d'euros au 18 septembre, date de la signature de l'accord, ainsi que 7,4% du capital de Telefonica Brasil, valorisée à 2,02 milliards.

En devenant actionnaire de l'opérateur historique italien, Vivendi, qui contrôle Canal+ et la maison de disques Universal Music Group, espère pouvoir accélérer la distribution de ses contenus en Italie, ont expliqué les dirigeants du groupe, qui devrait également détenir 20% de la future entité SFR-Numericable.

"Les participations dans les télécoms sont opportunistes, liquides et seront utilisées pour développer des partenariats afin de soutenir la croissance dans les médias et les contenus", écrivaient en milieu de semaine les analystes d'Exane BNP Paribas à l'issue d'un "road-show" avec la nouvelle équipe dirigeante de Vivendi.

"Telecom Italia, Telefonica et SFR totalisent environ 450 millions de clients sur les marchés où Vivendi veut précisément se développer."

Certains analystes avancent que Vivendi pourrait chercher à nouer un partenariat avec Mediaset Premium, le bouquet de télévision payante de Mediaset, pour pousser ses pions en Italie.

La vente de GVT devrait être bouclée d'ici la fin du premier semestre 2015, précise Vivendi. Elle doit encore recevoir le feu vert des régulateurs des télécoms et de la concurrence au Brésil.

Vivendi avait essayé sans succès en 2013 de céder sa filiale brésilienne acquise en 2009 mais n'avait pas trouvé de candidat acceptant de payer le prix qu'il demandait.

(Edité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : VIVENDI, Telefonica SA, Telecom Italia SpA, Mediaset SpA