En 2015, le blocage de la fusion des filiales des opérateurs télécoms nordiques Telenor et TeliaSonera au Danemark avait semblé mettre un coup d'arrêt à la concentration du secteur. La Commission européenne s'était alors montrée désireuse de favoriser l'investissement et incitait les opérateurs télécoms à ne pas faire de la consolidation leur priorité. En ce début d'année 2017, c'est pourtant des rumeurs autour d'une nouvelle opération de rapprochement entre deux opérateurs scandinaves qui ravivent la spéculation sur ce thème.

Ainsi, selon le journal danois Dagens Industri, l'opérateur télécoms suédois Telia (ex-TeliaSonera) réfléchirait à lancer une OPA sur son concurrent danois TDC. Ce dernier, pour éviter d'être avalé, chercherait à grossir en se rapprochant d'un autre suédois, Com Hem Group. La manoeuvre risque toutefois d'être insuffisante : à eux deux, TDC et Com Hem présenteraient une capitalisation d'à peine 50 milliards de couronnes contre plus de 150 milliards pour Telia.

En attendant, et faute de réaction des principaux protagonistes à cet article de presse, la perspective d'un meccano en Europe du Nord soutient l'ensemble du secteur des télécoms : l'indice sectoriel Stoxx 600 Télécoms s'adjuge 0,62%, signant la troisième plus forte hausse des indices sectoriels. TDC progresse de son côté de 4%, Telia cède 1,06% et ComHem gagne 2,64%.

Réagissant de son côté à cette actualité, Berenberg juge que ces rumeurs sont difficiles à prendre au sérieux. D'abord, le risque d'un nouveau blocage par la Commission européenne pour des questions de concurrence est bien réel. Ensuite, la situation financière de Telia ne le dispensera pas d'une augmentation de capital pour s'offrir TDC. Enfin, Berenberg estime que l'intérêt de Com Hem à jouer le chevalier blanc pour TDC est limité alors que ce dernier a cédé l'année dernière ses actifs en Suède à Télé2.