Stockholm (awp/afp) - L'opérateur télécoms suédois Telia a présenté jeudi des bénéfices et un chiffre d'affaires en forte baisse au deuxième trimestre sous l'effet de cessions et de coûts opérationnels dont la réduction passera par des suppressions de postes.

Telia va supprimer 850 emplois, dont 650 en Suède, soit au total 3% de ses effectifs, ce qui, selon son PDG Johan Dennelind, "devrait se traduire dès le second semestre 2017 par une réduction des coûts de 5% environ en Suède sur un an".

Au deuxième trimestre, le bénéfice net à périmètre comparable a chuté de 58% à 1,2 milliard de couronnes (125 millions d'euros), le chiffre d'affaires se contractant de 6% à 19,8 milliards.

Les problèmes de rentabilité de l'opérateur, dont l'excédent brut d'exploitation, inférieur aux attentes, a fléchi de 4,6% sur un an, ont été sanctionnés par les investisseurs. Le titre cédait près de 4% à 12H00 (10H00 GMT) en dépit des mesures de rationalisation annoncées.

Telia affirme se heurter en Suède au ralentissement du déploiement de la fibre en raison de procédures légales qui empêchent le raccordement des particuliers alors que la demande, selon l'opérateur, demeure élevée. Or les opérations de raccordement, le plus souvent par l'enfouissement du réseau, s'effectuent pour une large part après l'hiver, au deuxième trimestre.

La baisse des résultats au cours de la période sous revue s'explique par ailleurs par son retrait progressif d'Asie centrale.

Telia a annoncé en mai la cession de ses activités au Tadjikistan, qui semblait avoir échoué début avril, lorsque l'accord avec l'acheteur des 60% qu'il détenait, l'Aga Khan Fund for Economic Development (AKFED), est devenu caduc faute d'autorisation des autorités de la concurrence tadjikes.

Il a indiqué jeudi réaliser des "progrès" dans la vente de ses activités restantes en Ouzbékistan, qu'il espère conclure avant la fin de l'année.

Visé par des enquêtes pour corruption en Suède, aux Pays-Bas et aux États-Unis, le groupe avait reconnu une anomalie dans un versement effectué en 2007 par une filiale néerlandaise à une entreprise détenue par la fille du président de l'époque, Islam Karimov.

Il avait revu à la baisse au premier trimestre, à 1,0 milliard de dollars contre 1,45 milliard auparavant, le montant qu'il prévoit de payer pour solder ces poursuites. Ce montant reste "notre meilleure estimation de la sanction financière qui nous sera imposée", a-t-il souligné.

Telia a précisé poursuivre le dialogue avec les autorités judiciaires et financières dans les trois pays concernés et se dit "confiant dans le fait de parvenir bientôt à une solution".

afp/al