SAN FRANCISCO (awp/afp) - Un projet d'organisation syndicale dans une usine californienne de Tesla fait des vagues, avec des échanges d'accusations entre un salarié à l'origine de l'initiative, le patron-fondateur Elon Musk et le syndicat du secteur automobile UAW.

Jose Moran, qui se décrit comme un ouvrier travaillant depuis quatre ans dans l'usine de Fremont où Tesla fabrique ses voitures électriques, a dénoncé les conditions de travail dans un message publié jeudi sur le site de blogs Medium.

"J'ai souvent l'impression que je travaille pour une entreprise de l'avenir, dans des conditions de travail du passé", écrit-il.

Il évoque des semaines de travail de plus de 40 heures avec un abus d'heures supplémentaires "obligatoires", de fréquentes "blessures évitables" à cause de machines pas assez ergonomiques, ou encore des salaires "proches des plus bas du secteur automobile" et inadaptés au coût de la vie très élevé dans la région.

"Dans une entreprise de notre taille, une +politique de la porte ouverte+ n'est simplement pas une solution. Nous avons besoin d'une meilleure organisation dans l'usine et, avec beaucoup de mes collègues, je crois que nous pouvons y arriver en nous rassemblant et en formant un syndicat", indique-t-il encore.

Elon Musk a réfuté ces accusations dans un message envoyé au site spécialisé sur les informations technologiques Gizmodo, tentant au passage de discréditer M. Moran.

"D'après ce que nous comprenons, ce type a été payé par l'UAW pour entrer chez Tesla et faire campagne pour un syndicat. Il ne travaille pas vraiment pour nous, il travaille pour l'UAW", a-t-il affirmé d'après les propos rapportés par Gizmodo. "Franchement, je trouve cette attaque moralement scandaleuse."

L'UAW a confirmé dans un communiqué vendredi avoir été approché par M. Moran et d'autres salariés de Tesla, mais a catégoriquement démenti les affirmations d'Elon Musk.

"M. Moran n'est pas et n'a pas été payé par l'UAW", a affirmé le syndicat, appelant Tesla à s'excuser "pour répandre de fausses informations à son sujet".

Contacté par l'AFP, Tesla n'a pas répondu dans l'immédiat.

Son site de Fremont est la seule usine automobile aux Etats-Unis opérant pour un constructeur américain où les ouvriers ne sont pas organisés en syndicat.

Mais l'entreprise est aussi considérée comme une startup du secteur technologique américain, et si le projet va à son terme, il pourrait créer un choc dans la Silicon Valley où les salariés sont historiquement très peu syndiqués.

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