Mais dans le décor de la célèbre série américaine «Desperate Housewives», Elon Musk a surtout voulu convaincre de l’importance de la fusion Tesla-SolarCity et de l’opportunité certaine qu’elle représente à ses yeux. L’intention était donc de mettre en situation l’écosystème tant désiré de ce philanthrope : Une maison familiale auto-suffisante créant sa propre électricité grâce à son toit solaire, stockant l’électricité non consommé dans la batterie Powerwall 2, pour notamment recharger la voiture électrique, ici le prototype de la nouvelle Tesla, la Model 3.
 
Pour Musk et les adeptes des nouvelles technologies durables, c’est un bond en avant vers un futur ou les foyers ont plus de contrôle sur la génération et la consommation de l’énergie, et donc vers un changement des mentalités autour des énergies renouvelables.

Les analystes du marché solaire restent sceptiques quant à la demande pour un produit à la pointe de la technologie, avec une image de marque similaire à celle d’Apple, alors que la plupart des consommateurs du marché solaire sont des familles de la classe moyenne à leurs aises dans leur voiture familiale.

 
 
Certains analystes et détenteurs du titre Tesla sont eux aussi dubitatifs et l’ont fait ressentir depuis l’annonce de la fusion en faisant reculer le titre de près de 10%. D’une part on retrouve ceux qui remettent en cause les motivations du CEO détenant plus de 20% de SolarCity (société qui est en difficulté financière) et dont le cousin, Lyndon Rive, en est le CEO. De fait, l’entreprise affichait 250 millions de dollars de pertes contre 185 millions de dollars de revenus au dernier trimestre. D’autre part, certains actionnaires s’opposent à cette fusion craignant qu’elle éloigne Tesla de ses objectifs 2017 de commercialisation du Model 3, version « low-cost » de sa voiture électrique et ceux de 2018 de produire 500.000 véhicules.

Mais Elon Musk ne s’est pas laissé abattre et a multiplié les interventions en martelant l’importance  et bienfaits d’une fusion Tesla-SolarCity. Après la publication de son premier bénéfice net trimestriel depuis plus de trois ans la semaine passée, il a annoncé que la fusion devrait contribuer à améliorer le chiffre d’affaire 2017 à hauteur d’un milliard de dollars. L’intégration de SolarCity devrait aussi permettre de réaliser 150 millions de dollars d’économies dès la première année, ainsi qu’apporter 500 millions de dollars de liquidités supplémentaires sur 3 ans.

Le CEO a assuré être confiant quant à l’issue du vote et a ajouté qu’il n’était « pas sage de faire confiance aux pessimistes qui ne croient pas au solaire et au stockage d’énergie », et ses mots ainsi que sa sérénité vis-à-vis de cette fusion semble avoir porté ses fruits. La société de conseil ISS (Institutional Shareholder Services) affirme ce vendredi dans un communiqué que les actionnaires des deux sociétés, Tesla et SolarCity, devraient voter en faveur de l’accord de fusion de 2,3 milliards de dollars ; l’action Tesla prenait 5% en avant bourse. Il faudra attendre l’issue du vote du 17 novembre prochain pour en avoir la certitude, même si elle semble bien engagée.