New York (awp/afp) - Le constructeur américain de voitures électriques Tesla, dirigé par le milliardaire Elon Musk, a annoncé mercredi le deuxième bénéfice de son histoire grâce à des ventes record.

Le résultat net s'est élevé à 22 millions de dollars lors du troisième trimestre contre une perte de 230 millions il y a un an, a annoncé la start-up californienne créée en 2003. Ceci se traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 71 cents, contre une perte de 59 cents attendue en moyenne par les analystes.

Tesla, dont le système de pilotage automatique a été impliqué dans plusieurs accidents à travers le monde, dont un mortel aux Etats-Unis, avait jusqu'ici publié un bénéfice seulement, au deuxième trimestre 2013. Celui-ci s'élevait à 11 millions de dollars.

"Il y a une forte probabilité que le quatrième trimestre soit (également) bénéficiaire", a déclaré M. Musk, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

Les capteurs, les caméras et radars nécessaires pour la conduite autonome qui équiperont désormais toutes les voitures sortant de son usine californienne devront permettre au groupe d'accroître sa part de marché, a assuré le dirigeant.

Tiré par des livraisons de voitures record, le chiffre d'affaires trimestriel est ressorti à 2,30 milliards de dollars (+145% sur un an), le meilleur de son histoire. Les pronostics les plus optimistes des marchés tablaient sur 1,98 milliard de dollars.

Les coûts ont aussi fortement diminué, passant en trois mois de 2,25 milliards de dollars à 1,8 milliard.

Ces chiffres positifs mettent fin à une série de performances décevantes et treize trimestres de pertes consécutifs. Ils sont toutefois annoncés après que Tesla a changé sa méthode comptable.

- L'action bondit de plus de 4% -

A Wall Street, l'action a bondi de 4,83% à 212 dollars vers 22H45 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture.

Ces résultats inattendus vont diminuer la pression sur M. Musk et lui donner des arguments pour défendre le projet de rachat contesté par Tesla, pour 2,6 milliards de dollars, de SolarCity, une entreprise de panneaux solaires dont il est cofondateur. Les actionnaires des deux entreprises doivent se prononcer le 17 novembre prochain.

Sur le plan des livraisons, Tesla a écoulé 24.500 véhicules au troisième trimestre, dont 15.800 exemplaires de sa berline haut de gamme Model S et 8.700 crossovers Model X.

Le groupe a confirmé son objectif d'écouler environ 50.000 véhicules sur l'ensemble du deuxième semestre, dont plus de 25.000 au quatrième trimestre, "en dépit des défis posés par l'hiver et la période des fêtes de fin d'année". Il entend notamment fabriquer 2.400 unités par semaine, un nouveau record, contre 2.200 au troisième trimestre.

Les chiffres de livraison de Tesla sont très surveillés par la communauté financière parce qu'ils sont un baromètre de l'état de la production du groupe, qui ne dispose pour l'instant que d'une seule usine.

A ce jour, il n'y a toujours pas de projet d'usine en Europe ni en Asie, a répété Elon Musk mercredi.

Le constructeur a rassuré en affirmant avoir produit 25.185 véhicules au troisième trimestre, soit une progression de 37% comparé aux trois mois précédents et 92% par rapport à il y a un an.

C'est de bon augure car Tesla doit prouver sa capacité à augmenter suffisamment sa production pour répondre à l'énorme demande pour son prochain véhicule grand public "Model 3". Cette berline, annoncée au prix de base de 35.000 dollars, ne devrait pas arriver sur le marché avant fin 2017, mais Tesla a déjà reçu plus de 370.000 précommandes.

La start-up a d'ailleurs confirmé mercredi maintenir inchangé son calendrier de livraisons de ce modèle, sa première voiture produite en série considérée par la plupart des experts comme le produit devant assurer au groupe des profits sur une base régulière.

Tesla a enfin apaisé, pour l'instant, les craintes de la communauté financière, en annonçant que ses liquidités n'avaient diminué que de 100 millions de dollars entre le deuxième et le troisième trimestre, à 3,1 milliards de dollars.

La politique de développement tous azimuts dans l'électricité et les énergies renouvelables du groupe lui a fait brûler beaucoup d'argent, au grand dam des actionnaires qui s'impatientent de percevoir des dividendes.

afp/rp