New York (awp/afp) - Le spécialiste israélien des médicaments génériques Teva a abaissé jeudi ses prévisions annuelles et voyait chuter son titre en Bourse, où il était déjà malmené depuis des mois en raison des difficultés du groupe sur le marché américain.

Dans ses résultats pour le troisième trimestre, le groupe, basé en Israël mais coté à New York, a fait état d'une légère progression de son chiffre d'affaires à 5,6 milliards de dollars, ainsi qu'une hausse plus marquée de son bénéfice net, à 595 millions.

Mais ce sont les prévisions du groupe pour l'ensemble de 2017 qui ont affolé les investisseurs: Teva les a abaissées, ne prévoyant plus qu'un chiffre d'affaires compris entre 22,2 et 22,3 milliards de dollars, contre une fourchette de 22,8 à 23,2 milliards auparavant. Le groupe a aussi nettement revu en baisse ses objectifs de rentabilité.

En conséquence, le titre perdait 18,54% à 11,42 dollars vers 18H15 GMT à Wall Street.

Parmi les explications données par le groupe: "le lancement plus rapide que prévu (...) d'un concurrent générique du Copaxone", traitement phare du groupe, et "l'érosion persistante des prix et des volumes sur le marché américain des génériques".

Teva, dont le titre a été divisé par six depuis deux ans, continue donc à subir deux des principales conséquences d'une stratégie désastreuse, marquée l'an dernier par l'acquisition à 40 milliards de dollars d'Actavis, la branche génériques de l'américain Allergan.

D'un côté, le marché des génériques, dont Teva est le numéro un mondial, ne s'est pas révélé aussi porteur que prévu aux Etats-Unis, forçant le groupe à inscrire une charge massive de 6 milliards de dollars au deuxième trimestre.

De l'autre, sur le plan de ses propres brevets, il n'a guère agi pour réduire sa dépendance au Copaxone, traitement de la sclérose en plaques, dont son concurrent Mylan va maintenant lancer une version générique.

Seule lumière en Bourse, les investisseurs semblent bien accueillir l'arrivée à la tête de Teva d'un nouveau PDG, le Danois Kare Schultz (précédemment patron du groupe pharmaceutique danois Lundbeck), après des mois de tergiversations pour remplacer son prédécesseur, Erez Vigodman.

Le titre avait un peu rebondi lors de la nomination début septembre de M. Schultz, qui a pris ses fonctions cette semaine.

afp/rp