New York (awp/afp) - Le spécialiste israélien des médicaments génériques Teva a annoncé jeudi une énorme perte nette au deuxième trimestre due notamment à des difficultés sur le marché américain, et a abaissé ses prévisions pour l'année.

Le numéro un mondial du secteur a dégagé une perte nette de 5,97 milliards de dollars au deuxième trimestre, alors que son bénéfice atteignait 242 millions de dollars un an plus tôt.

Vers 14H30 GMT, le titre du groupe, coté aux Etats-Unis, était sanctionné à Wall Street, où il chutait de 18,06% à 25,60 dollars.

La perte imposante du groupe s'explique par une charge de 6,1 milliards d'euros liée à la dépréciation d'actifs aux Etats-Unis.

"Teva a identifié certains développements sur le marché américain, qui l'ont conduit à réviser les perspectives (...) de la filiale de génériques aux Etats-Unis", a annoncé le groupe dans un communiqué.

Autrement dit, l'acquisition en 2016 d'Actavis, la branche génériques de l'américain Allergan, ne se révèle pas aussi porteuse que prévu lors de cette opération à 40 milliards de dollars.

Sur le seul plan de la rentabilité, les résultats sont moroses. Par action et hors éléments exceptionnels (EPS), la mesure de référence à Wall Street, le bénéfice est limité à 1,02 dollar, soit une baisse de presque 20% par rapport à la même époque de 2016, décevant les analystes qui tablaient sur 1,06 dollar.

Les ventes se sont, elles, établies à 5,69 milliards de dollars, une progression de 13% par rapport au second trimestre 2016, à un niveau conforme aux attentes des analystes, selon un consensus Factset.

"Sur notre activité dans les génériques aux Etats-Unis, nous avons subi une accélération de l'érosion des prix ainsi qu'une baisse des volumes", a expliqué Yitzhak Peterburg, directeur général par interim de Teva, cité dans le communiqué.

Le groupe, qui cite aussi la crise politico-économique au Venezuela, a en conséquence abaissé ses prévisions pour l'ensemble de l'année.

Il table maintenant sur des ventes comprises entre 22,8 et 23,2 milliards de dollars, contre de 23,8 à 24,5 milliards auparavant, et sur un bénéfice par action compris entre 4,3 et 4,5 dollars par action, contre 4,9 à 5,3 dollars par action auparavant.

Teva a aussi considérablement réduit le dividende versé à ses actionnaires, à 8,5 cents contre 34 cents un an plus tôt.

Dans ce contexte, le laboratoire compte accélérer les suppressions de postes, avec la fermeture ou la cession de six usines cette année et neuf l'an prochain.

"D'ici la fin 2017, nous aurons réduit nos effectifs d'environ 7.000 postes, par rapport à la conclusion de l'accord sur Actavis, soit quelque 2.000 de plus que ce qui était initialement prévu", a expliqué M. Peterburg lors d'une conférence téléphonique.

Le groupe est, de plus, plongé dans une crise de gouvernance depuis plusieurs mois, M. Peterburg n'étant censé remplacer que temporairement Erez Vigodman, à la suite de sa démission inattendue en février. Aucun successeur n'a encore été trouvé à ce dernier.

afp/jh