Teva bondit de 13,66% à 17,62 dollars après la nomination de Kâre Schultz, actuel directeur général du laboratoire danois Lundbeck, au poste de PDG. De Copenhague à Jérusalem, le changement de décor est aussi radical que le challenge qui s'annonce. L'ancien numéro deux de Novo Nordisk aura pour objectif de redresser le géant israélien des génériques alors que certains actionnaires font pression pour une scission entre génériques et médicaments de spécialités. L'enjeu est de taille : le cours a chuté de moitié depuis l'annonce, début août, de prévisions dégradées.

Teva avait également suscité la déception de ses actionnaires en réduisant ses dividendes.

En réalité, le groupe affronte des turbulences depuis février dernier et le départ de son PDG, Erez Vigodman, resté seulement trois ans à la tête du groupe israélien. Depuis lors, Teva était dirigé par un manager de transition, Yitzhak Peterburg.

Le dirigeant a payé le prix d'une stratégie jugée incertaine. Afin de trouver des relais de croissance après la perte du brevet de Copaxone, le traitement contre la sclérose en plaques qui représente un cinquième de ses ventes, Erez Vigodman a multiplié les acquisitions.

Il a notamment acquis l'activité de génériques d'Allergan, Actavis, pour 40,5 milliards de dollars. Un prix jugé trop élevé par les observateurs, qui estiment que le groupe a été trop lent pour se préparer à l'après-Copaxone.

Dans ce cadre, le profil de Kâre Schultz séduit les investisseurs. Nommé en 2015 à la tête de Lundbeck, il est parvenu à renouer avec les bénéfices en abaissant les coûts. Le cours de Bourse a triplé en deux ans sous sa férule.