L'événement sportif, qui a dopé les audiences de sa chaîne vedette TF1 en juin et juillet, a cependant permis de limiter l'ampleur du recul du chiffre d'affaires publicitaire du groupe de télévision sur un marché français qui apparait toujours sinistré.

Lors d'une conférence téléphonique, le PDG, Nonce Paolini, a estimé que la tendance du marché publicitaire du second semestre devrait être conforme au premier, marqué par un attentisme des annonceurs.

"Pour l'instant, nous sommes dans une tendance molle. Pour le deuxième semestre, les facteurs conjoncturels restent de mise", a-t-il expliqué

"Faire -2% pendant la Coupe du monde démontre que le marché publicitaire français est de nouveau fermement ancré en territoire négatif", soulignent les analystes d'Exane BNP Paribas.

Ils estiment que les chiffres de TF1 sont de nature à inquiéter pour les publications à venir de son principal concurrent M6 qui n'a pas bénéficié de l'effet Coupe du Coupe du monde, et plus globalement pour les groupes de médias français comme Lagardère.

M6 publiera ses chiffres du premier semestre mardi prochain.

A 10h15, le titre TF1 perdait 4,67% à 11,43 euros alors que l'indice SBF 120 cédait 0,7%, le marché s'inquiétant de l'absence de signe de reprise du marché publicitaire.

FACTURE ÉLEVÉE

Le groupe, qui contrôle entre autres les chaînes gratuites TF1, TMC, NT1 et HD1, a vu son résultat opérationnel courant chuter de 43,2% au premier semestre à 24,2 millions d'euros avec la facture élevée du Mondial.

Au total et en intégrant les sept rencontres diffusées en juillet, les coûts de diffusion et de production de l'événement ont représenté autour de 75 millions d'euros pour le groupe qui avait déboursé 130 millions d'euros pour en acquérir les droits, a précisé le directeur financier Philippe Denery lors d'une conférence téléphonique.

La compétition, qui a fait grimper la part d'audience de TF1 à 24,6% en juin contre 21,9% en juin 2013, a cependant permis au groupe d'engranger 70 millions d'euros de recettes publicitaires brutes, c'est à dire hors remises habituellement consenties aux annonceurs, auquel il faut ajouter 30 millions d'euros issus de la revente d'une partie des droits à BeIN Sports.

Malgré l'effet Coupe du monde, les recettes publicitaires du groupe ont reculé de 2,2% au deuxième trimestre, donnant un chiffre d'affaires global de 556 millions conforme au consensus Thomson Reuters I/B/E/S.

Sur l'ensemble du premier semestre, le groupe affiche des revenus de 1,02 milliard, en progression de 0,6%, soutenu par la forte hausse du segment "autres activités" qui inclut les reventes de droits à BeIN Sports et profite du succès en salles du film "Qu'est ce qu'on a fait au Bon Dieu".

TF1 a confirmé sa prévision d'économies sur les coûts qui devraient représenter 19 millions d'euros au deuxième semestre.

Le groupe disposait d'une trésorerie nette positive de 425,1 millions d'euros à fin juin grâce à la cession de ses parts dans Eurosport à Discovery Communications.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Gwénaëlle Barzic