PARIS (AFP)--TF1 "doit rester gratuite", mais le bras de fer qui oppose la chaîne aux fournisseurs d'accès internet et à Canal+ est aussi "un cri d'alarme" qui doit être entendu, a estimé mercredi le régulateur des télécoms.

TF1, qui fournissait jusqu'ici ses chaînes gratuitement, veut désormais obtenir le paiement de droits de diffusion de la part des opérateurs qui les retransmettent à leurs abonnés.

Après des mois de négociations infructueuses, Canal+ a décidé de couper le signal de TF1 et des autres chaînes du groupe (TMC, TFX, TF1 Séries Films, LCI) dans la nuit de jeudi à vendredi. Free et Orange envisagent eux aussi de couper le signal si les négociations n'aboutissent pas.

"A partir du moment où une chaîne est gratuite, elle devrait être gratuite pour tous les Français", a estimé mercredi sur Europe 1 Sébastien Soriano, le président de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep).

"Aujourd'hui la loi n'interdit pas cette rémunération de TF1" par les fournisseurs d'accès internet comme Free, Orange ou par Canal+, et c'est peut-être "une faille réglementaire, un trou dans la raquette", a-t-il ajouté.

Mais pour autant, selon lui, il est nécessaire de se poser aujourd'hui la question de la rémunération des chaînes de télévision, alors qu'elles sont de plus en plus dépendantes d'internet pour leur diffusion.

"Le comportement de TF1 est aussi un cri d'alarme qui doit s'entendre", a estimé M. Soriano.

"Les chaînes se rémunèrent avec la publicité", mais "comme les chaînes se retrouvent noyées au milieu d'un tout beaucoup plus vaste qu'est internet, qu'est la vidéo à la demande, qu'est YouTube, elles sont dans une concurrence beaucoup plus vive et elles cherchent des relais de croissance pour continuer à avoir des revenus intéressants", a-t-il expliqué.

"Il faut inscrire cela dans une réflexion plus large, qui nous permette de réinventer le paysage audiovisuel et sa régulation à l'heure des réseaux futurs", a-t-il expliqué.

Selon Gilles Pélisson, le PDG de TF1, la chaîne demande "moins de 20 millions d'euros" par opérateur pour qu'ils continuent à diffuser ses programmes.