JOHANNESBURG, 17 mars (Reuters) - L'ancien président sud-africain Jacob Zuma pourrait contester les poursuites lancées contre lui par le ministère public, qui le soupçonne de corruption dans l'affaire d'un contrat d'armement de 2,5 milliards de dollars (2 milliards d'euros) datant de 1999, rapporte la chaîne d'information eNCA.

Jacob Zuma, 75 ans, poussé à la démission le mois dernier par son parti, le Congrès national africain (ANC), est soupçonné d'avoir touché des pots-de-vin pour acheter de l'équipement militaire à des entreprises européennes, dont la française Thalès, ce qu'il dément.

Jacob Zuma était, à l'époque de la signature du contrat, vice-président de l'Afrique du Sud. Son conseiller financier de l'époque, Schabir Shaik, a été condamné pour corruption dans cette affaire.

Selon l'Autorité nationale chargée des poursuites (NPA), Jacob Zuma devrait répondre de 16 chefs d'inculpation, dont ceux de fraude et de corruption, portant sur 783 cas de malversation présumés.

La NPA avait intenté des poursuites judiciaires contre l'ancien chef d'Etat lorsque l'affaire avait éclaté mais les avait abandonnées peu avant qu'il ne soit élu à la présidence de l'Afrique du Sud, en 2009. Il a mené depuis une bataille de tranchées judiciaire pour empêcher les poursuites d'aboutir.

Il est aussi dans le collimateur de la justice pour ses liens avec la famille Gupta, des hommes d'affaires d'origine indienne soupçonnés d'avoir utilisé leur relation privilégiée avec l'ancien président pour influencer la nomination de ministres et décrocher de gros contrats publics. (Nqobile Dludla, Nicolas Delame pour le service français)