BUENOS AIRES, 20 août (Reuters) - L'Argentine va faire en sorte de gérer sur son propre territoire, et non plus à New York, la dette sur laquelle elle a fait défaut et elle va proposer à ses créanciers d'échanger leurs titres contre de nouvelles obligations soumises au droit argentin, a déclaré mardi la présidente Cristina Fernandez.

Ces mesures sont destinées à contourner une décision de la justice américaine, qui, dans le cadre d'un litige avec des fonds spéculatifs américains au sujet de la faillite de l'Etat argentin au début des années 2000, a de nouveau placé l'Argentine en situation de défaut sur sa dette. ( )

Dans une allocution télévisée, Cristina Fernandez a déclaré qu'un projet de loi allait être soumis au Parlement pour remplacer Bank of New York Mellon par l'établissement argentin Banco Nacion en tant que centre de transaction pour les titres de la dette argentine.

Dans ce cadre, Banco Nacion va ouvrir un compte auprès de la Banque centrale d'Argentine pour permettre à l'Etat d'effectuer les transactions nécessaires au sujet de sa dette.

Toujours selon ce projet de texte, les détenteurs de titres résultant des restructurations de la dette effectuées en 2005 et 2010 pourront s'ils le veulent échanger ces titres contre de nouvelles créances dans "des termes et des conditions financières identiques, et à valeur nominale égale", mais soumises au droit argentin, a précisé Cristina Fernandez.

Les fonds spéculatifs en contentieux avec l'Etat argentin rejettent les termes de la double restructuration de la dette en 2005 et 2010. (Sarah Marsh et Walter Bianchi; Bertrand Boucey pour le service français)