(Actualisé avec déclarations du directeur financier, précisions et cours)

par Sruthi Ramakrishnan et Nandita Bose

24 octobre (Reuters) - Procter & Gamble a annoncé vendredi son intention de se séparer de sa filiale de piles Duracell, probablement par le biais d'une scission, dans le cadre de son recentrage sur ses marques les plus performantes en termes de croissance.

L'action du groupe américain, numéro un mondial des produits ménagers, gagnait 2,8% vers 15h30 GMT, la plus forte hausse de l'indice Dow Jones, qui prenait alors 0,53%.

L'annonce de la scission de Duracell a relégué au second plan celle d'une légère baisse du chiffre d'affaires au troisième trimestre et la perspective évoquée par le groupe d'un impact négatif de la hausse du dollar sur les comptes annuels.

Procter & Gamble (P&G) avait dit en août qu'il envisageait de vendre de 90 à 100 marques dont les ventes ont baissé de 3% environ par an durant les trois dernières années, pour tenter de relancer la croissance de ses ventes et de réduire ses coûts.

Duracell, le numéro un mondial des piles, était généralement considéré comme l'un des actifs les plus importants dont P&G se séparerait. On estime à 500 millions de dollars l'excédent brut d'exploitation (EBE, Ebitda) de cette activité pour un chiffre d'affaires d'environ deux milliards.

La marque doit toutefois faire face à la baisse de la demande mondiale de piles alcalines, conséquence de l'essor des batteries rechargeables.

LE DOLLAR FORT PÈSE SUR LE CHIFFRE D'AFFAIRES

Lors d'une téléconférence, le directeur financier John Moeller a dit que P&G avait cédé ou fermé 11 marques au troisième trimestre et 25 sur les cinq derniers trimestres. Les analystes financiers s'attendent entre autres à la vente des marques de lessive Fab et Trojan, de lames de rasoir Perma Sharp et des produits capillaires Fekkai, entre autres.

P&G a précisé qu'il céderait dans un premier temps sa participation dans une coentreprise de piles en Chine avant de se désengager complètement de Duracell.

Le groupe prévoit pour l'instant de procéder à la scission au second semestre 2015 par le biais d'une offre d'échange de titres, mais il a précisé qu'il étudierait des solutions alternatives si elles étaient plus avantageuses pour ses actionnaires.

P&G a par ailleurs dit qu'il anticipait pour son exercice 2015, entamé en juillet, au mieux une croissance du chiffre d'affaires située dans le bas d'une fourchette à un chiffre, en tenant compte d'un impact de change négatif de deux points et non plus d'un point.

Pour le premier trimestre (juillet-septembre), il a publié un bénéfice net de 1,99 milliard de dollars (1,57 milliard d'euros), soit 69 cents par action, contre 3,03 milliards (1,04 dollar par action) un an auparavant.

Hors exceptionnels et impact des changes, le BPA est de 1,07 dollar, conforme au consensus Thomson Reuters I/B/E/S.

Le fabricant des couches Pampers et de la lessive Tide a réalisé un chiffre d'affaires trimestriel en très légère baisse à 20,79 milliards de dollars, contre 20,83 milliards un an plus tôt. (Sruthi Ramakrishnan et Nandita Bose, Wilfrid Exbrayat et Marc Angrand pour le service français)