Les conseils de surveillance des deux groupes devraient prendre d'ici fin juin la décision de regrouper leurs activités européennes dans une coentreprise à 50-50 et la signature de l'accord aurait lieu peu après, a fait savoir le groupe allemand qui visait jusqu'ici une signature début 2018.

Alors que ThyssenKrupp a obtenu le soutien de ses salariés à l'opération en échange de garanties sur l'emploi, Tata Steel en est toujours à négocier des accords sociaux pour ses sites de Port Talbot en Grande-Bretagne et d'IJmuiden aux Pays-Bas.

Les conditions proposées par Tata à ses salariés d'IJmuiden ont été critiquées par les puissants syndicats de Thyssenkrupp qui craignent un traitement moins favorable pour le personnel allemand de la coentreprise. "Nous n'accepterons pas des conditions au rabais pour les sites allemands", a prévenu Detlef Wetzel, membre du conseil d'entreprise de Thyssenkrupp Steel Europe, la filiale qui doit être fusionnée avec Tata Steel Europe dans le cadre de l'accord.

Thyssenkrupp et Tata Steel ont signé en septembre dernier un protocole d'accord sur un regroupement de leurs activités sidérurgiques en Europe afin de créer le numéro deux du secteur dans la région derrière ArcelorMittal.

Avec cette opération, Thyssenkrupp entend accélérer son recentrage sur les technologies et biens industriels, réduisant du même coup sa dépendance envers le secteur plus volatil de l'acier.

Après la signature de l'accord, la direction du groupe allemand, emmenée par le président du directoire Heinrich Hiesinger, présentera un projet stratégique révisé au conseil de surveillance.

"Avec la coentreprise, Thyssenkrupp aura réalisé un prérequis important pour renforcer ses objectifs stratégiques et en conséquence ses objectifs financiers", lit-on dans le communiqué du groupe.

Ce repositionnement stratégique pourrait se poursuivre avec la vente de Materials Services, principale division de Thyssenkrupp par les ventes, pour laquelle son concurrent Kloeckner & Co a manifesté de longue date son intérêt.

(Christoph Steitz et Tom Käckenhoff, Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : thyssenKrupp, Tata Steel, ArcelorMittal