Amsterdam, ses canaux et sa fiscalité attractive séduisent décidément les sidérurgistes nés de fusions. ArcelorMittal avait installé son siège social en 2006. Onze ans plus tard, son nouveau dauphin Thyssenkrupp-Tata Steel a décidé de le rejoindre. Ce matin, à l'issue de plus d'un an de tractations, le conglomérat allemand et son concurrent indien Tata Steel ont signé un protocole d'accord en vue d'un rapprochement de leurs activités en Europe dans une coentreprise à parité, qui deviendrait le numéro deux de la sidérurgie du Vieux Continent derrière ArcelorMittal.

En Bourse, l'ensemble du secteur profite de cette annonce. ThyssenKrupp progresse de 2,63% à 25,91 euros, Tata Steel a gagné 1,66% à 687,65 roupies tandis qu'ArcelorMittal grimpe de 1,12% à 22,60 euros. Les investisseurs saluent un mariage qui devrait profiter aux acteurs de l'acier européen asphyxiés depuis plusieurs années par les exportations asiatiques à bas coût, en particulier chinoises.

Thyssenkrupp a d'ailleurs rappelé que cette fusion constituait un dénouement favorable pour le groupe et ses salariés alors que la vente de la division sidérurgique, voire même un démantèlement de la société en son entier, était envisagée. Pour autant, ce sauvetage a un coût social élevé. Environ 4 000 suppressions de postes sont programmées, soit 8% environ de l'ensemble des effectifs des deux sociétés fusionnées (environ 48 000 personnes).

En contrepartie, Thyssenkrupp-Tata Steel promet 400 à 600 millions d'euros de synergies par an. Une projection globalement conforme à celle de Berenberg. En mars dernier, le broker allemand évoquait un impact positif sur les bénéfices de la nouvelle entité compris entre 400 et 500 millions d'euros.

Le nouvel ensemble emploiera environ 48 000 salariés et réalisera un chiffre d'affaires de l'ordre de 15 milliards d'euros, contre 60 milliards pour ArcelorMittal.

Valeurs citées dans l'article : ThyssenKrupp, ArcelorMittal SA