Quelque 3.000 ouvriers devraient participer au mouvement, notamment chez Thyssenkrupp Steel Europe à Duisbourg, a précisé un porte-parole d'IG Metall.

Soucieux de réduire leurs coûts dans un contexte de surcapacités de production, Thyssenkrupp et l'indien Tata Steel discutent depuis l'été dernier d'une fusion de leurs activités sidérurgiques européennes.

En janvier, IG Metall avait réclamé une augmentation de 4,5% pour les 72.000 salariés du secteur dans le nord-ouest de l'Allemagne, où est concentré l'essentiel de l'industrie métallurgique du pays.

Lors d'un deuxième tour de négociations, le patronat a proposé une augmentation de 1,3% sur 15 mois, selon le syndicat.

"Une offre qui est inférieure à l'inflation et conduit à une baisse du salaire réel est hors de question et non négociable", a déclaré Knut Giesler, le chef de la délégation d'IG Metall aux discussions.

"Ce sont donc les employeurs qui portent la responsabilité de l'escalade des tensions", a-t-il ajouté.

Le précédent accord salarial, qui courait jusqu'à la fin février, s'était traduit par une revalorisation de 2,3%.

De nouvelles discussions sont prévues le 16 mars.

Des salariés d'autres secteurs ont d'ores et déjà obtenu d'importantes revalorisations.

En février, les 16 Länder allemands ont accepté une augmentation de 4,35%, en deux temps et sur deux ans, des rémunérations de deux millions de fonctionnaires et d'autres employés du secteur public.

La semaine dernière, les 100.000 travailleurs de l'industrie textile de la partie occidentale de l'Allemagne ont obtenu des hausses de salaires de 4,4%, dans le cadre d'un accord négocié par IG Metall.

Les syndicats font valoir que les hausses de salaires favorisent la demande intérieure qui a remplacé les exportations comme moteur de la première économie européenne.

Or le pouvoir d'achat des ménages, disent-ils, risque d'être freiné par le regain d'inflation.

Le taux annuel d'inflation a atteint 2,2% en février, son plus haut niveau depuis quatre ans et demi, au-delà de l'objectif fixé par la Banque centrale européenne.

(Tom Kaeckenhoff, Véronique Tison pour le service français)