LOS ANGELES, 4 juin (Reuters) - "Wonder Woman", produit par la Warner Bros et DC Comics, a engrangé 100 millions de dollars de recettes pour son premier week-end d'exploitation en Amérique du Nord, soit le troisième meilleur démarrage pour un film DC Comics exploitant le filon des super héros.

En ajoutant l'exploitation à l'étranger, la super héroïne, interprétée par l'actrice Gal Gadot, en est à 223 millions de dollars de recettes en salles sur un week-end (le film sortira mercredi prochain en France).

Dans son genre cinématographique, où DC Comics et Marvel se disputent la part du lion, la princesse Diana, apparue en 1941 dans les bandes dessinées de DC Comics et incarnée par Lynda Carter dans les années 1970 dans une série TV très populaire, fait mieux qu'"Iron Man", "Doctor Strange" ou "Thor" mais se classe derrière "Deadpool".

Pour ce qui est des productions DC Comics, filiale du conglomérat Time Warner, seuls deux films ont connu un démarrage mondial plus fulgurant, "The Dark Knight Rises", un épisode de la saga Batman réalisé par Christopher Nolan, et "Man of Steel", de la série des Superman.

Patty Jenkins, qui a dirigé "Wonder Woman", détrône pour sa part Sam Taylor-Johnson ("Fifty Shades of Grey's") en tête du classement des réalisatrices ayant connu le plus gros succès sur un premier week-end d'exploitation.

EMBLÉMATIQUE

"Je sens que beaucoup d'attentes reposaient sur les épaules de ce film et, littéralement, sur les épaules de Wonder Woman", déclarait la cinéaste la semaine passée, ajoutant qu'elle avait tenté de retrouver l'inspiration des classiques comme le premier opus d'Indiana Jones ou le Superman originel, avec Christopher Reeve, susceptible d'attirer les spectateurs et les spectatrices.

Jamais auparavant un studio n'avait confié à une femme la réalisation d'un film de ce calibre - il a bénéficié d'un budget de 150 millions de dollars. ("Zero Dark Thirty", la traque d'Oussama ben Laden réalisée par Kathryn Bigelow, a été tourné pour 40 millions de dollars, selon l'estimation de la base de données professionnelle IMDb).

"Ce produit a trouvé un écho parmi les fans partout dans le monde. Il y a dans Diana et l'histoire de Wonder Woman quelque chose d'emblématique qui saisit à la perfection l'air du temps", a commenté Jeff Goldstein, qui dirige le département distribution chez Warner Bros.

Contrairement aux autres films DC Comics, "Wonder Woman", premier film centré sur une super héroïne depuis "Elektra", en 2005 - un échec retentissant -, a su en outre s'attirer des critiques positives.

Dans l'univers très masculin des super héros, "Wonder Woman" fait bien sûr figure d'exception et est devenue un symbole de l'émancipation des femmes.

Les Nations unies en ont même fait à l'automne dernier une ambassadrice honoraire engagée dans le combat pour l'égalité des sexes. Mais la mission s'est très rapidement achevée à la suite du succès d'une pétition reprochant à "Wonder Woman" de perpétuer des canons de beauté fixés par des hommes blancs.

Avant même sa sortie, le film a suscité plusieurs polémiques.

L'idée d'un exploitant de salle d'Austin, au Texas, d'organiser des séances exclusivement réservées aux femmes a été vertement critiquée sur les réseaux sociaux, où l'on a dénoncé de la discrimination et du sexisme à l'envers.

Au Liban, le film a été interdit par le ministère de l'Intérieur parce que l'actrice principale, Gal Gadot, est une ancienne soldate de l'armée israélienne. Le Liban considère Israël comme un ennemi et un boycott est en vigueur sur toutes les affaires liées à l'Etat hébreu. (Piya Sinha-Roy avec Seth Kelley de Variety.com; Henri-Pierre André pour le service français)