Tokyo (awp/afp) - L'action du conglomérat industriel japonais Toshiba a chuté de plus de 12% mardi à la Bourse de Tokyo, alors que de nombreux doutes existent sur le sort du groupe en proie à une crise structurelle et financière.

Le titre est tombé à la clôture à 230 yens (-12,15%).

Non seulement Toshiba a annoncé lundi qu'il estimait sa perte nette de l'année comptable 2016/17 à 950 milliards de yens (près de 8 milliards d'euros), mais en plus ses dirigeants n'ont pas vraiment réussi à rassurer les investisseurs sur la capacité du groupe à se relever du marasme.

Plombé par les déboires de sa filiale nucléaire américaine Westinghouse qu'il a fini par mettre en faillite, Toshiba se débat désormais pour tenter de renflouer une trésorerie asséchée et éviter la radiation de son action de la Bourse de Tokyo.

La volonté de vendre la filiale de puces-mémoires, Toshiba Memory, la pépite du groupe, se heurte à l'opposition de son partenaire dans ce secteur depuis 17 ans, l'américain SanDisk, désormais propriété de son compatriote Western Digital.

Alors que ce dernier affirme que Toshiba ne peut vendre sans son consentement, le patron du géant japonais a rétorqué lundi que rien, contractuellement, n'obligeait à obtenir l'assentiment de Western Digital pour céder son activité au plus offrant.

Western Digital a décidé de porter l'affaire devant la justice, en l'occurrence la Cour d'arbitrage de la Chambre de commerce internationale, une embûche qui fait douter de la possibilité pour Toshiba d'encaisser rapidement l'argent de la vente de Toshiba Memory.

Le groupe lui-même a établi des prévisions financières pour l'exercice d'avril 2017 à mars 2018 dans lesquelles est toujours prise en compte ladite activité de puces mémoires, ce qui tend à montrer qu'il n'est pas certain de la vendre durant l'exercice actuel. Et le cas échéant ses résultats risqueraient d'être moins bons.

Par ailleurs, même si le patron de Toshiba a assuré lundi qu'il "ne songeait pas à l'option d'un redressement judiciaire pour l'entité mère Toshiba", le fait même que la question soit posée par la presse instille les craintes chez des actionnaires.

D'autant que l'influent journal Nikkei, bible des milieux d'affaires, titre mardi en une "Redressement de Toshiba, encore plus difficile".

afp/rp