(Actualisation: réaction en Bourse, résultats des principales branches d'activité, objectif de cession d'actifs, contexte)

Les résultats de Total (>> Total) ont souffert au premier trimestre de la chute des cours du pétrole, mais le résultat net ajusté supérieur aux attentes publié mercredi par la compagnie pétrolière française suggère que ses initiatives en vue de réduire ses coûts et d'augmenter sa production portent leurs fruits.

Le groupe a fait part d'un résultat net ajusté, qui exclut les effets de stocks, les éléments exceptionnels et les effets des variations de juste valeur, en baisse de 40% pour le trimestre clos le 31 mars, à 1,61 milliard de dollars, contre 2,66 milliards de dollars sur la même période un an plus tôt. Le chiffre d'affaires a diminué de 22%, à 32,84 milliards de dollars.

Total a extrait sur la période 2,48 millions de barils équivalent pétrole par jour, un record en dix ans.

Les analystes interrogés par FactSet prévoyaient un bénéfice de 1,14 milliard de dollars et une production quotidienne de 2,39 millions de barils.

Le groupe a par ailleurs indiqué qu'il verserait à ses actionnaires un acompte sur dividende de 0,61 euro par action au titre du premier trimestre.

Les investisseurs ont bien accueilli ces annonces. Vers 14h00, le titre Total gagnait 1,9%, à 44,58 euros.

"Coût de production le plus bas des majors"

Total est parvenu à rester rentable au cours d'un trimestre marqué par des cours du pétrole inférieurs à 35 dollars le baril, contre plus de 100 dollars le baril en 2014. Le groupe a indiqué que ses coûts techniques en matière d'extraction pétrolière ressortaient à 23 dollars par baril équivalent pétrole sur le trimestre, alors que ceux de ses rivaux se situent dans une fourchette de 26 à 44 dollars sur la même période.

"L'Amont tire parti d'un portefeuille qui bénéficie du coût de production le plus bas des majors", a souligné le PDG de Total, Patrick Pouyanné, dans un communiqué.

Pour faire face à l'effondrement des cours du pétrole, Total a largement misé sur une baisse de ses coûts et de ses investissements et sur une augmentation parallèle de sa production. La rentabilité de Total sur la période contraste avec celle de son concurrent britannique BP, dont les comptes ont plongé dans le rouge sur la même période.

Hausse de 3% des bénéfices du raffinage

Grâce à ses efforts de réduction de coûts, la branche de production gazière et pétrolière de Total est parvenue à dégager un résultat opérationnel net ajusté de 498 millions de dollars. Ce montant s'inscrit toutefois en nette baisse par rapport au bénéfice de 1,36 milliard de dollars dégagé à la période correspondante de 2015. Contrairement aux précédents trimestres, le groupe n'a pas été en mesure de compenser les difficultés de son activité d'extraction pétrolière par une nette amélioration de ses marges de raffinage. Le résultat opérationnel net ajusté de la branche raffinage et pétrochimie a augmenté de 3% seulement au premier trimestre, à 1,13 milliard de dollars, mais les analystes anticipaient une performance encore moins bonne.

Le groupe a souligné qu'il "poursuivait sa mobilisation sur la maîtrise des dépenses" et que ses coûts opératoires baisseraient sur la base "d'un objectif d'économie de 900 millions de dollars cette année". Total cherche également à limiter ses investissements organiques à moins de 19 milliards de dollars en 2016, contre 23 milliards de dollars en 2015.

Total a également annoncé qu'il atteindrait son objectif de cessions de 4 milliards de dollars d'actifs cette année.

-Inti Landauro, The Wall Street Journal

(Version française Jérôme Batteau, Valérie Venck) ed: VLV - CEF

Valeurs citées dans l'article : Total