Journée historique pour Total. La première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) de Yamal LNG, chargée à bord du " Christophe de Margerie " a quitté le port Sabetta , au nord de la Sibérie. Yamal LNG est l'un des plus grands projets de liquéfaction de gaz au monde, conçu pour exploiter 4,6 milliards de barils équivalent pétrole de réserves gazières. À pleine capacité, l'usine et ses trois trains de liquéfaction fourniront 16,5 millions de tonnes de GNL par an aux marchés asiatique et européen.

Ce méga projet situé à 600 km au nord du cercle polaire Arctique transforme le gaz naturel du gisement géant onshore de gaz et de condensats de Tambey Sud, situé sur la péninsule de Yamal.

La production de Yamal LNG est d'ores et déjà commercialisée dans le cadre de contrats à long terme, indexés essentiellement sur le prix du pétrole, à destination de l'Asie et l'Europe. Ces marchés pourront être approvisionnés en GNL pendant toute l'année grâce à l'utilisation d'une flotte innovante de méthaniers brise-glace qui empruntera durant l'été la route du Nord vers l'Asie en passant par le détroit de Béring.

Le projet est opéré par la société Yamal LNG, dont les actionnaires sont Novatek, producteur de gaz russe indépendant (50,1 %), Total (20 %), CNPC (20 %) et Silk Road Fund (9,9 %).

En Bourse, Total perd cependant 1% à 46,975 euros, pénalisé par JPMorgan. Le broker a dégradé sa recommandation sur Total de Neutre à Sous-pondérer et abaissé son objectif de cours de 48 à 46 euros.

En septembre dernier, l'analyste avait été rassuré par le message de discipline budgétaire adressé par le groupe lors de sa réunion investisseurs. Aujourd'hui, le bureau d'études est plus mesuré malgré les robustes perspectives du secteur. Il est plus prudent concernant la capacité du groupe à générer autant de cash que prévu et à maitriser son équilibre entre les réductions des coûts et les dépenses d'investissement.

Surtout, JPMorgan souligne que l'objectif du groupe de couvrir son dividende par son flux de trésorerie libre (cash breakeven) à 50 dollars par baril en 2019, pourrait être reconduit en 2020.

Or, selon ses propres estimations, Total devrait faire moins bien que ses concurrents européens. Ces derniers pourraient afficher en effet un cash breakeven de 50 dollars en 2017, 46 dollars en 2019 et 43 dollars en 2020.