La reconversion de la raffinerie de Total à La Mède est une nouvelle illustration de la crise du raffinage en France. Après la fermeture du site de Dunkerque en 2010, la réduction de 25% des capacités du site de Gonfreville en 2012, le groupe pétrolier a décidé d'arrêter définitivement les activités de raffinage de pétrole brut (153 000 barils par jour) de son usine des Bouches-du-Rhône. Les installations seront converties dans la production de biocarburants, à base d'huiles végétales, pour faire face à la demande croissante en biocarburants.

Cette reconversion se traduira par la suppression de 180 postes sur les 430 de la raffinerie. Sans doute pour éviter toute polémique, Total a précisé que la baisse des effectifs se ferait progressivement et sans licenciement sec. La major pétrolière prévoit par ailleurs d'investir 200 millions d'euros dans ce projet de reconversion.

La raffinerie de Donges, en Loire-Atlantique est également concernée par la restructuration de Total. Ce site poursuivra ses activités de raffinage après sa modernisation. Le groupe français compte y investir 400 millions d'euros avec l'objectif de restaurer la rentabilité.

Le défi est de taille pour Total confronté comme ses rivaux à la concurrence des usines ultramodernes construites ces dernières années dans les pays émergents et à l'afflux de produits pétroliers américains dérivés du gaz de schiste. La France est également pénalisée car elle produit trop d'essence, alors que le gazole y représente 75% de la consommation. Résultat, selon l'Union française des industries pétrolières, le secteur du raffinage perdrait depuis quelques années 700 millions d'euros par an.

Jugeant logique la nouvelle restructuration de l'activité raffinage de Total en France dans un contexte de persistance de surcapacités chroniques en Europe, CM-CIC Securities a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 49 sur la valeur.

A Paris, Total cède 0,41% à 49,53 euros dans le sillage du CAC 40.

(P-J.L)