La production de gaz de ce projet sera traitée par une usine existante qui fonctionnera ainsi à pleine capacité, soit 16 millions de m3/jour (100.000 barils équivalent par jour), a précisé Total, qui portera sa part dans le permis d'exploitation Aguada Pichana de 27,27% à 41%.

"Nous avons sous nos pieds en Argentine des ressources géantes de gaz non conventionnel, c'est le début d'une belle histoire", a dit à des journalistes son PDG, Patrick Pouyanné, en marge d'une conférence sur le pétrole.

La première phase de développement de Vaca Muerta fait suite à une décision du gouvernement argentin d'augmenter le prix du gaz au cours des prochaines années et représente un investissement de 500 millions de dollars sur trois ou quatre ans, a-t-il précisé.

Total, qui a également publié jeudi des résultats en forte hausse au titre du premier trimestre grâce à la remontée du prix du baril, a cependant redit que ses investissements organiques - hors acquisition de ressources - devraient s'établir entre 14 et 15 milliards de dollars cette année.

La deuxième compagnie pétrolière européenne par la capitalisation boursière a en outre réaffirmé que ses économies atteindraient 3,5 milliards de dollars en 2017 en cumulé par rapport à 2014, ce qui doit lui permettre d'atteindre un coût de production de 5,5 dollars par baril équivalent pétrole (bep), et que sa production progresserait de plus de 4%.

"La solidité du bilan et la poursuite sans relâche du programme de réduction des coûts permettent au groupe de lancer de nouveaux projets et d'acquérir des ressources en bénéficiant pleinement de la déflation en cours dans le secteur pétrolier", a souligné Patrick Pouyanné.

LE 1ER TRIMESTRE DÉPASSE LES ATTENTES

Total avait indiqué en février qu'il comptait lancer une dizaine de projets au cours des 18 prochains mois, dont cinq "géants" - Libra 1 (Brésil), South Pars 11 (Iran), Lac Albert (Ouganda), Bonga South West (Nigeria) et Libra 2 (Brésil) - et cinq "développements satellites", parmi lesquels Vaca Muerta.

Dopé par un bond de 58% du prix du Brent par rapport au premier trimestre 2016, conséquence de la baisse de production de l'Opep et d'autres pays non membres du cartel, Total a vu son résultat net ajusté grimper de 56% au premier trimestre, à 2.558 millions de dollars, tandis que son chiffre d'affaires a progressé de 25,4% à 41,2 milliards.

Selon un consensus réalisé par Inquiry Financial pour Reuters, les analystes attendaient en moyenne un résultat net ajusté de 2.401 millions de dollars.

La production d'hydrocarbures du groupe a atteint 2.569 millions de barils au premier trimestre (le consensus tablait sur 2,530 millions), enregistrant une hausse de 4% grâce à la montée en puissance des nouveaux projets, parmi lesquels Kashagan, Laggan-Tormore et Angola LNG.

Total propose un dividende trimestriel de 0,62 euro, en hausse de 1,6%, avec l'option maintenue d'un paiement en actions nouvelles.

Vers 11h40, l'action Total se replie de 0,32% à 47,69 euros, enregistrant une baisse proche de 2% depuis le début de l'année après une hausse de 18% en 2016.

(Benjamin Mallet, édité par Jean-Michel Bélot)

par Benjamin Mallet